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Compléments alimentaires, thyroide et grossesse
Les compléments alimentaires ont envahi pharmacies et média et tentent de nous prouver que nous sommes tous carencés et devons sous une forme ou une autre nous supplémenter. C’est encore plus vrai chez la femme souhaitant une grossesse ou enceinte.
L’alimentation de la mère pendant la grossesse a un impact direct sur la bonne santé du bébé et son devenir métabolique pendant une bonne partie de sa vie à venir. Il est donc parfaitement légitime d’y prêter la plus grande attention, avec deux objectifs, ne pas nuire et donner toutes ses chances à un développement harmonieux du bébé. Ne pas nuire implique d’éviter tous les toxiques, au premier rang desquels drogue, tabac et alcool. Cela concerne aussi la respiration des solvants présents par exemple dans les colles ou les peintures lorsque l’on prépare la chambre du futur bébé. Autre risque évitable, les toxi-infections alimentaires liées à des germes qui en « temps normal » n’auront pas de grosse incidence mais au moment de la grossesse peuvent se révéler terriblement dangereux pour le bébé, c’est le cas des salmonelloses par exemple. C’est pourquoi il est recommandé aux femmes enceintes d’éviter les produits animaux crus, viandes (tartares), oeufs (mayonnaises), fromages au lait cru et de prolonger le temps de cuisson des viandes ou poissons. Autre précaution, en particulier chez les femmes non protégées contre la toxoplasmose, bien laver systématiquement fruits et légumes crus. Toujours dans le registre de la protection, les poissons sont réputés contenir des graisses omega trois favorables au développement du cerveau du bébé. C’est vrai mais évitez les gros poissons (thon, espadon,…) car c’est aussi dans ces graisses que se concentrent les polluants les plus dangereux. Demandez à votre poissonnier des petits poissons (daurades, bars, sardines, anchois…) qui apporteront le plein d’omega 3 avec moins de risque d’être accompagné de mercure.
Comment faire ensuite pour optimiser l’alimentation, et faut il des compléments alimentaires? Plus l’alimentation est variée et colorée, plus les chances d’un bon équilibre sont atteintes. Il existe néanmoins des carences, ainsi plus de la moitié des femmes ont un taux bas en vitamine B9, essentielle au bon développement de la futur moelle épinière. Il est donc préférable de prendre un supplément en vitamines B9, systématiquement dès le désir de conception et jusqu’au troisième mois révolu de la grossesse .Autre carence fréquente, la vitamine D surtout en hiver et encore plus en cas de peau foncée. La prise d’une ampoule de vitamine D concentrée au moment de la conception et si besoin en cours de grossesse palie à cette carence. Certaines femmes, en particulier en cas de grossesse rapprochée ont une carence en fer, qu’il convient d’évaluer avant la grossesse avec une prise de sang pour la traiter.
Alors pourquoi ne pas donner systématiquement à toute femme enceinte un cocktail de vitamines et minéraux? C’est une tendance qui a pour avantage la simplicité et assure couverture en omega 3, fer et vitamines essentielles, mais dans ce domaine il y a tout et son contraire. N’achetez pas sur internet des produits dont on ignore la provenance et la composition mais fiez vous à votre médecin, gynécologue ou pharmacien qui sauront utilement vous conseiller. Mon seul bémol est le contenu en iode de ces compléments. en général il correspond à 100% des besoins quotidiens et s’ajoute aux 100% que l’on trouve naturellement dans l’alimentation. Ceci peut avoir des conséquences graves sur la thyroide avide d’iode à la fois pour la mère et son bébé et concerne tout particulièrement les femmes ayant des antécédents de maladie thyroidienne chez elles mais aussi dans la famille (mère, soeur). Dans ce cas soyez très vigilante et lisez les étiquettes et surtout abstenez vous en cas de doute.
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