01 44 69 32 75
DIABÈTE
DIABÈTE
Qu’est ce que le diabète ? Le diabète est une augmentation du taux de glucose (sucre) dans le sang. Cette augmentation chronique est à l’origine de complications concernant pratiquement tous les organes du corps et tout particulièrement le cœur, les yeux, les reins, les nerfs.
Il existe deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Si dans les deux cas il s’agit d’un excès chronique de sucre dans le sang, les causes en sont très différentes.
Le diabète de type 1, qui ne fait pas l’objet de cet ouvrage, est une maladie dite auto-immune : l’organisme produit des substances (les anticorps) qui détruisent progressivement les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline. Cette maladie débute tôt dans la vie et doit être traitée définitivement par de l’insuline.
Le diabète de type 2 est beaucoup plus fréquent. Il concernait des sujets de plus de quarante ans, mais frappe aussi les plus jeunes surtout en cas d’obésité. Il est possible de le prévenir ou de le retarder chez les personnes à risque.
La glycémie est le taux de glucose dans le sang. La valeur normale est de 1 g/l (ou 5.5 mmol/l, il s’agit là des unités internationales).
On parle de diabète lorsque la glycémie est supérieure à 1.26 g/l à jeun (7 mmol/l) à au moins deux reprises. On est également diabétique si quelque soit le moment de la journée la glycémie est supérieure à 2 g/l à au moins deux reprises.
Il existe une période intermédiaire entre la norme et l’état du diabète, c’est l’état pré-diabétique où la glycémie à jeun est comprise entre 1.10 et 1.26 g/l et celle à n’importe quel moment de la journée entre 1.40 et 2 g/l.
Le glucose est un carburant essentiel pour l’organisme. Il sert d’énergie aux muscles, aux globules, mais aussi au cerveau. Le glucose présent dans le sang provient de deux sources : alimentaire et fabriqué par le corps.
Le glucose alimentaire est présent dans la plupart des aliments sucrés ou dans les féculents. Lorsqu’il s’agit de sucres complexes (féculents), ils doivent être coupés en petites molécules de glucose pour être absorbés par l’organisme. C’est le rôle des enzymes digestives fabriquées par le pancréas.
L’autre source de glucose sanguin est la production par lefoie. Après les repas, le glucose est stocké dans différents organes principalement le foie et les muscles. Ce stockage permet à l’organisme de le libérer progressivement lorsqu’il en a besoin pendant les périodes de jeun. C’est grâce à ce système que nous ne manquons jamais d’énergie. Le stockage se fait dans l’heure qui suit le repas et nécessite de l’insuline.
CONTENU
- le pancréas
- l’insuline : la clé du problème
- comment agît l’insuline ?
- quels sont les risques du diabète ?
- qui est à risque de devenir diabétique ?
- ai-je un risque d’être diabétique ?
- comment faire pour éviter de devenir diabétique ?
- comment savoir si je suis diabétique ?
- le diabète n’est pas qu’un problème de régime !
- dois je perdre du poids ?
- quel est mon index de masse de corpulence ?
- quels sont les objectifs de l’alimentation chez le diabétique ?
- quel est le rôle des fibres alimentaires ?
- le diabète au quotidien : les soins du pied
- le traitement du diabète ne concerne pas que le taux de sucre
- les médicaments pour améliorer les performances de l’insuline : la metformine
- augmenter la secrétion d’insuline : glinides et sulfamides
- diminuer l’absorption digestive des sucres : les inhibiteurs des enzymes digestives
- les aliments de faible index glycémique
- tout savoir sur l’insuline
- quand faut-il être traité avec de l’insuline ?
- l’insuline : mode d’emploi
- l’insuline en questions
- l’insuline fait-elle grossir ?
- les autres médicaments du diabète
- à quel moment de la journée dois-je prendre mes médicaments ?
- le diabète et la femme
- le bébé a-t-il un risque de devenir diabétique ?
- le diabète à tous les âges
- les sujets âgés
- le diabète et le sexe
- le diabète et voyage
- assurance et diabète
- le travail
- le permis de conduire
- l’autosurveillance glycémique
- auto surveillance pour qui et quel rythme, pour quels objectifs ?
- les prises de sang et analyse d’urine : que recherche-t-on et à quel rythme ?
- le suivi médical le diabétologue et l’hopital
- les malaises du diabétique
- ne pas perdre la vue
- préserver les reins
- nerfs et dents ; deux autres cibles du diabète à protéger
- les dents
- le diabète c’est aussi le pied
- garder bon coeur
- le dictionnaire du diabète
le pancréas
Le pancréas est un organe qui a deux fonctions essentielles . La première est d’assurer la digestion des aliments en fabriquant des enzymes qui vont couper en tous petits morceaux (à l’état de molécules), les restes d’aliments qui proviennent de l’estomac pour permettre leur assimilation et leur passage dans le sang.
L’autre fonction du pancréas est de fabriquer des hormones dont l’insuline, qui est indispensable à la régulation du taux de sucre. C’est un mauvais fonctionnement de cette partie du pancréas qui est à l’origine du diabète.
l’insuline : la clé du problème
L’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas dans un endroit bien spécifique dénommé les îlots de Langerhans.
L’insuline permet de stocker le glucose dans différents organes (foie, muscles) au moment des repas.
L’insuline est secrétée en petites quantités de manière permanente par le pancréas et en très grosses quantités au moment des repas. Elle permet de maintenir un taux constant de glucose dans le sang.
C’est l’absence ou un mauvais fonctionnement de l’insuline qui est à l’origine de l’excès de glucose dans le sang donc du diabète.
Tout augmentation de la glycémie entraîne une augmentation de la production d’insuline. Celle-ci permet de stocker le glucose. A l’inverse, toute diminution de la glycémie entraîne une diminution de la production d’insuline et une augmentation de la production de glucose par le foie.
comment agît l’insuline ?
L’insuline est comme une clé qui va ouvrir une serrure (les récepteurs) fixée à la surface des cellules du foie, des muscles et du tissu adipeux. L’ouverture de la serrure (le récepteur) par la clé (l’insuline) met en route toute une série de réactions biochimiques qui permettent au total la diminution du glucose dans le sang.
Lorsque la serrure est grippée, cette action est moins efficace et l’organisme a du mal à contrôler le taux de glucose, c’est ce qui se passe dans le diabète de type 2.
Dans le diabète de type 2, on obverse plusieurs phases. Au départ, l’insuline est présente en quantité normale voire plus importante que la normale mais n’arrive pas à effectuer correctement son travail car la serrure, dans laquelle elle doit s’insérer, est grippée. Afin de « forcer » le système, le pancréas fabrique beaucoup d’insuline ce qui permet de maintenir pendant quelques temps un taux de glucose dans le sang normal. Progressivement, il s’épuise et la quantité de l’insuline diminue, parallèlement, le taux de sucre s’élève. On entre alors dans le cadre du diabète.
Au fil du temps, il y a un épuisement de plus en plus important du pancréas avec une fabrication de moins en moins importante d’insuline, ce qui explique une évolution inéluctable vers des traitements obligeant le pancréas à fournir de l’insuline ou remplaçant celle-ci : c’est l’insulinothérapie. C’est alors le seul moyen de permettre au corps de garder une glycémie normale et d’éviter les complications du diabète.
Ce phénomène de serrure grippée est appelé l’insulinorésistance. Le corps est résistant à des quantités d’insuline parfois très grandes, en raison d’une altération de la serrure (ou récepteur). Il existe maintenant des médicaments spécifiques pour traiter l’insulino-résistance.
L’obésité favorise l’insulinorésistance. Il existe aussi une composante héréditaire notamment lorsque l’on a des diabètiques dans la famille. Les sujets qui ont un tour de taille important (supérieur à 100 cm pour l’homme et 80 cm pour la femme), ont un risque d’insulino-résitance majeur.
L’insulino-résitance s’accompagne aussi de troubles des graisses dans le sang avec une baisse du bon cholestérol et l’augmentation du risque de faire un infarctus du myocarde. L’un des meilleurs moyens de lutter contre l’insulinorésistance est une activité physique régulière et une alimentation adaptée.
quels sont les risques du diabète ?
L’excès chronique de glucose dans le sang, qui définit le diabète, peut être à l’origine de nombreuses complications. Il entraîne schématiquement un vieillissement prématuré de l’organisme (comme si le corps avait dix ans de plus que son âge réel).
Ces complications peuvent être évitées du moins en grande partie si l’on normalise la glycémie par l’alimentation, l’activité et les traitements médicamenteux ou l’insuline,.
L’excès de glucose dans le sang « encrasse » toutes les artères de l’organisme.
C’est ainsi que le diabète favorise l’artérite des membres inférieurs. Les artères des jambes se bouchent progressivement et ce d’autant plus si la personne est fumeuse et/ou a des problèmes de cholestérol. Ceci se traduit par des difficultés à la marche, des crampes importantes, qui rétrécissent de plus en plus les possibilités de se déplacer sans douleur. L’artérite des membres inférieurs est accompagnée de douleurs nocturnes rendant pénibles les nuits.
Le diabète a une influence sur d’autres grosses artères en particulier les artères coronaires qui irriguent le cœur. La principale cause de décès d’une personne diabétique est l’infarctus du myocarde en raison de cette atteinte. Près de 80 % des diabétiques décèdent d’un infarctus.
Le diabète atteint aussi les plus petites artères du corps. Les artères les plus fines siègent au niveau des yeux, des reins et nourrissent les nerfs. L’atteinte des artères des yeux peut à l’extrême entrainer une cécité.
L’atteinte des très fines artères des reins peut conduire à l’insuffisance rénale avec nécessité d’une dialyse à vie ou d’une greffe, c’est la néphropathie.
Les nerfs sont nourris par de très petites artères qui, lorsqu’elles sont abîmées, entraînent des troubles neurologiques pouvant siéger à différents endroits de l’organisme : estomac (paralysie de l’estomac qui a du mal à se vider), jambes (douleurs intenses), pieds (le pied ne reconnaît plus la douleur et se blesse très facilement), nerfs sexuels…
Ces atteintes sont souvent combinées expliquant certaines lésions particulièrement graves et longues à guérir chez le diabétique, le meilleur exemple en sont les lésions du pied. En raison de l’atteinte des nerfs, le pied se déforme. Moins sensible il se blesse plus facilement. L’atteinte des grosses artères qui apportent le sang nécessaire à la cicatrisation, fait que celle-ci est de moins bonne qualité et dure plus longtemps.
Le diabétique est un sujet plus fragile qui à tendance à s’infecter plus facilement. On se retrouve alors avec cercle vicieux, blessures, moindre cicatrisation, infection, qui nécessitent beaucoup de temps, de patience pour cicatriser totalement.
Le diabétique est sensible aux infections qui sont plus fréquentes : infection urinaire, pieds, mycoses…
qui est à risque de devenir diabétique ?
Le nombre de personnes concernées par le diabète est extrêmement important puisque l’on estime qu’en France, 2.7 % de la population adulte est diabétique. Entre 500 000 et 800 000 personnes ignorent leur diabète qui peut être révélé par une complication telle qu’un infarctus du myocarde (crise cardiaque), une artérite des membres inférieurs, un problème rénal ou ophtalmologique.
Le nombre de diabétiques augmente régulièrement principalement en raison des mauvaises habitudes de vie alimentaires et surtout de la sédentarité : on se bouge moins.
Jusque récemment, le diabète de type 2 ne concernait pratiquement exclusivement que des personnes âgées de plus de 40 ans. Cela reste toujours vrai mais on observe de plus en plus de sujets jeunes atteints de diabète de type 2 surtout s’ils ont une surcharge pondérale. Tout adolescent obèse devrait maintenant faire l’objet d’un dépistage du diabète.
L’excès de poids est un facteur de risque majeur de devenir diabétique. Il l’est d’autant plus s’il est localisé au niveau du ventre. Chez l’adulte, un tour de taille supérieur à 100 cm chez l’homme et 80 cm chez la femme augmente le risque d’être diabétique de type 2.
Le diabète s’observe plus volontiers chez les sujets en surpoids (plus de 80 % des diabétiques de type 2 le sont) ou obèses mais aussi chez les sédentaires. L’absence d’activité physique et sportive augmente le risque.
La présence de diabète dans la famille proche (parents, frères, sœurs, grands-parents) est souvent retrouvée chez les diabétiques. Avoir un parent diabétique ne veut pas dire qu’on le deviendra à son tour de façon inéluctable.
Elle signifie simplement que l’organisme aura plus facilement tendance à faire un diabète. Celui-ci ne se révèlera que si d’autres facteurs sont présents à savoir sédentarité, prise de poids, alimentation non adaptée.
Il n’y a pas un seul gène responsable du diabète et transmis de génération en génération. De nombreux gènes encore mal connus sont en cause. Ils agissent pour la plupart sur le récepteur à l’insuline (la fameuse clé et serrure).
Parmi les autres facteurs qui augmentent le risque de devenir diabétique, on retrouve chez les femmes, la naissance de bébé pesant plus de 4 kg. Toute femme ayant un bébé pesant plus de 4 kg à la naissance doit contrôler régulièrement sa glycémie et surtout éviter de prendre du poids car le risque pour elle de devenir diabétique 20 ans après la naissance de son enfant, serait alors considérable.
Certains médicaments peuvent favoriser l’apparition d’un diabète ou l’accélérer. C’est le cas de la cortisone ou même de certaines pilules contraceptives. C’est pourquoi avant la mise en route d’un tel traitement, le médecin vérifie le taux de glucose dans le sang et une contraception peut être contre-indiquée si la glycémie est limite ou élevée.
ai-je un risque d’être diabétique ?
Chacune de ces situations augmente le risque de devenir diabétique :
- diabète dans la famille
- 40 ans et plus
- surcharge pondérale
- sédentaire
- bébé de + de 4 kg à la naissance chez les femmes
comment faire pour éviter de devenir diabétique ?
Ces recommandations s’appliquent surtout aux personnes les plus à risque.
Avant tout, il convient d’être vigilant sur son alimentation (cf chapitre alimentation) et avoir une activité physique régulière surtout au delà de la quarantaine ou en cas d’excès de poids. Ceci ne signifie pas « activité sportive», qui peut parfois être contre-indiquée mais simplement d’apprendre à bouger plus au quotidien et réaliser l’équivalent d’une demi-heure de marche rapide par jour. Modifier les habitudes de toute la famille pour apprendre à se dépenser plus dansla vie de tous les jours et lutter contre la sédentarité ensemble est un moyen sûr et pas très difficile de lutter contre le risque de maladie.
Une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière permet d’éviter la survenue de diabète chez les personnes à risque.
Toute personne en surpoids, notamment si celui-ci siège au niveau du ventre, augmente son risque d’être diabétique. Eviter de prendre du poids ou en perdre lorsque l’on en a trop, est un bon moyen de diminuer les risques.
S’il existe des cas de diabète dans la famille proche, une activité physique régulière dès l’enfance poursuivie tout au long de la vie et une surveillance attentive de son poids pour éviter d’avoir un excès pondéral sont fondamentaux dans la prévention du diabète de type 2.
Les mêmes conseils s’appliquent aux mamans qui ont un enfant pesant plus de 4 kg à la naissance. Dans ce cas, lors des prochaines grossesses, elles doivent à l’aide de leur médecin, éviter de prendre trop de poids (moins de douze kg) en contrôlant très attentivement leur taux de sucre pendant la grossesse à la recherche d’un diabète gestationnel (diabète qui apparaît au moment de la grossesse et qui disparaît après l’accouchement).
Le diabète gestationnel nécessite la mise en place de conseils alimentaires et d’injections d’insuline plusieurs fois par jour jusqu’au moment de l’accouchement, afin d’éviter toute complication à la maman et au bébé.
Dans les années qui suivent l’accouchement, la maman doit être très vigilante à son poids et éviter d’en prendre, ce qui la protègera du risque de diabète.
Chez toute personne à risque, les médecins doivent être prudents dans la prescription de certains médicaments qui peuvent déclencher ou décompenser un diabète latent. Une surveillance régulière de la glycémie est alors indispensable.
Le stress chronique pourrait favoriser le diabète probablement par la secrétion d’hormones diabétogènes qu’il induit et les modifications des habitudes alimentaires : plus de grignotage pour compenser les contrariétés. La gestion du stress est l’un des éléments de la prévention du diabète.
Le diabète de type 2 augmente de manière préoccupante chez les jeunes. Aux Etats-Unis, dans certaines populations (indiens PIMA), le taux est de 51 pour 1000 enfants . Les premiers cas européens ont été décrits récemment en Angleterre et en France.
Chez les enfants, le diabète de type 2 concerne un peu plus les filles que les garçons. La plupart sont obèses et nécessitent un dépistage.
comment savoir si je suis diabétique ?
Le diabète est une maladie indolore tout au moins au début, qui peut rester longtemps inaperçue. On estime qu’il existe un délai de cinq à dix ans au moment où apparaît le diabète et celui où il est découvert.
Cette découverte se fait la plupart du temps, lors d’un examen de dépistage systématique par son médecin ou en médecine du travail ou à l’occasion de quelques signes sur lesquels nous allons revenir.
Le dépistage systématique peut se faire par une simple prise de sang où le biologiste dose la glycémie. Au-delà de 1,26 g/l à jeun (mesurée à 2 reprises), le diagnostic est posé.
Moins invasif qu’une prise de sang, un dépistage peut être réalisé par ce que l’on appelle par une glycémie capillaire. Il s’agit d’une petite piqûre au bout du doigt qui permet de récolter une goutte de sang posée sur une bandelette lue par un appareil automatique. Ce dépistage notamment chez les sujets à risque, est un bon moyen de contrôler régulièrement son taux de sucre et savoir si l’on est diabétique.
Ce dépistage systématique devrait être réalisé chez tous les sujets à risque, régulièrement après 45 ans, chez les personnes ayant des antécédents familiaux de diabète, de gros bébés ou étant elle-même en surpoids.
D’autres circonstances peuvent déclencher la prescription d’un dosage glycémique par le médecin : prise de certains médicaments, intervention chirurgicale, découverte d’une complication ou d’une maladie pouvant potentiellement être liée au diabète.
Parfois, il s’agit de quelques signes qui attirent l’attention du médecin : fatigue excessive et chronique, tendance à boire beaucoup et uriner beaucoup (plusieurs litres par jour), bouche sèche, infections récidivantes ayant du mal à guérir, mycoses (champignons sur la peau ou dans la bouche ou les muqueuses), furoncles, lésions au niveau des pieds ou atteinte des yeux ou des reins. Dans toutes ces circonstances, un dosage de la glycémie s’impose pour confirmer le diagnostic. Beaucoup plus rarement un coma peut survenir chez le diabétique de type 2.
Malheureusement, le diabète est découvert parfois trop tardivement à l’occasion d’une complication : infarctus du myocarde, artérite des membres inférieurs, problème rénal, ophtalmologique ou neurologique…
Dans ce cas, le diagnostic est rapidement évident à la prise de sang et nécessite des mesures thérapeutiques urgentes pour enrayer la maladie.
le diabète n’est pas qu’un problème de régime !
Lorsque l’on annonce le diagnostic de diabète, c’est souvent un véritable choc. En effet, être diabétique signifie le plus souvent devoir modifier son mode de vie et ses habitudes.
En premier lieu, ce sont les habitudes alimentaires qui sont concernées. Les médecins demandent de perdre du poids, d’éviter certains aliments, d’en privilégier d’autres qui ne sont pas toujours ceux vers lesquels on irait spontanément.
A ces modifications du style de vie majeures, s’ajoute une forte incitation à avoir une activité physique régulière et là aussi, c’est de nouveau un bouleversement de la vie de tous les jours. Etre moins sédentaire chaque jour est un nouveau défi à relever.
Si vous êtes fumeur, l’une des premières réactions de votre médecin sera de vous inciter à arrêter, car le tabac augmente considérablement les risques liés au diabète. L’arrêt du tabac permet d’éviter de cumuler inutilement les risques et protège vos artères et poumons.
Comme chez le non diabétique, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour arrêter, avec si nécessaire suivi médical et prescription de substitut nicotinique.
La vie d’une personne diabétique au quotidien se sont également les prises médicamenteuses régulières. Il s’agit parfois d’une contrainte car certains médicaments doivent être pris avant les repas, d’autres après. Il est particulièrement important de respecter les consignes du médecin et du pharmacien car le plus souvent l’efficacité et la bonne tolérance de ces médicaments dépendent de leur bon usage.
Au quotidien, le diabétique doit être vigilant sur ses activités et éviter de se mettre dans toute situation susceptible d’aggraver ou de compliquer sa maladie.
Il peut être limité dans l’exercice de sa profession (pilote par exemple) ou de ses loisirs (plongée sous marine).
La découverte du diabète entraîne une implication de tout l’entourage pour adapter les habitudes familiales, progressivement tant au niveau de l’alimentation que des loisirs ou de l’activité physique. Vouloir tout changer de manière radicale, sans impliquer son entourage, est très probablement voué à l’échec.
Il est préférable de procéder progressivement pas à pas et de trouver les compromis permettant une vie familiale et sociale compatible avec les impératifs de la maladie.
Le diabète est une maladie à très long terme qui doit être pris en charge à vie et pour laquelle l’implication de tous est nécessaire.
dois je perdre du poids ?
Le risque de diabète est directement lié à la surcharge pondérale ou à l’obésité. Le nombre de diabétiques augmente de manière parallèle au nombre d’obèses.
L’excès de poids devient actuellement un problème de santé publique majeur dans le monde : au Etats-Unis, plus de la moitié de la population souffre d’un excès pondéral et un quart est obèse. En France, l’obésité concerne environ 10 % de la population, mais le plus important est son augmentation. D’après l’étude OBEPI, le nombre de nouveaux obèses a augmenté de 17 % en 3 ans entre 1997 et 2000. Cette évolution semble encore plus dramatique chez les enfants.
Le premier objectif de la prise en charge du diabète est d’essayer d’atteindre un poids optimal. Lorsque l’on a un surpoids ou une obésité, les médecins considèrent que perdre environ 10 à 15 % du poids initial est suffisant pour améliorer de manière très significative l’état de santé. Ceci signifie par exemple que pour une personne pesant 100 kg, une perte de 10 à 15 kg (soit un poids de 85 à 90 kg), est un objectif raisonnable pouvant être maintenu.
L’un des meilleurs moyens de prévenir le diabète est de perdre du poids, c’est aussi un des moyens de l’améliorer voir de le guérir. La notion de poids doit donc rester constamment à l’esprit d’une personne diabétique, qui doit maintenir ses efforts alimentaires et de lutte contre la sédentarité afin d’éviter de prendre du poids et si possible essayer d’en perdre.
Au niveau de l’alimentation, les aliments les plus impliqués dans la prise de poids sont les graisses. Il ne s’agit pas que des graisses visibles tels que le beurre, les huiles ou les margarines, mais surtout des graisses cachées dans de multiples aliments ou préparations. Le diabétique doit plus se préoccuper du contenu en graisse de son alimentation que du contenu en sucre.
Une activité physique modérée telle qu’une marche rapide d’une demi-heure par jour, s’il n’y a pas de contre indication par ailleurs, permet de maintenir la perte de poids lorsque celle-ci est acquise. C’est en effet l’un des moments les plus difficiles à gérer. En étant vigilant et en modifiant légèrement ses habitudes, il est possible de perdre du poids. Le plus difficile est le maintien de cette perte pondérale. C’est là où l’activité physique a le plus grand intérêt.
quel est mon index de masse de corpulence ?
L’index de masse de corpulence est un moyen utilisé par les médecins pour définir le surpoids ou l’obésité. Pour le calculer, il suffit de diviser son poids par sa taille que multiplie la taille. Par exemple, si vous pesez 85 kg et mesurez 1 m 78, votre index de masse de corpulence est 85/1.78×1.78 = 85/3.168= 26.83 kg/m2.
Les normes :
– IMC < 19 : maigreur, poids médicalement trop faible,
– IMC compris entre 19 et 25 : vous êtes dans la fourchette de corpulence normale
– IMC compris entre 25 et 30 : vous avez un surpoids
– IMC compris entre 30 et 35 : vous avez une obésité légère
– IMC > à 35 : vous avez une obésité franche.
quels sont les objectifs de l’alimentation chez le diabétique ?
L’un des objectifs d’une alimentation équilibrée est de maintenir le taux de sucre à un niveau le plus proche possible de la normale. L’équilibre glycémique (taux de sucre dans le sang) est lié aux apports alimentaires surtout après les repas mais aussi dépend directement de la production de sucre dans le foie. Celle-ci est contrôlée par l’insuline.
L’alimentation est particulièrement importante pour contrôler la glycémie notamment par la régularité des repas et le fait d’éviter d’ajouter des sucres simples (sucre blanc, miel, soda, confiture, banane, raisin…) entre les repas.
Une alimentation équilibrée et variée permet aussi de lutter efficacement contre les maladies cardiovasculaires. Ceci est particulièrement important car la première cause de décès d’une personne diabétique est l’infarctus du myocarde.
La survenue de l’infarctus du myocarde est dépendante du taux de cholestérol et des habitudes alimentaires. Diverses recommandations sont communes à la luttre contre les maladies cardiovasculaires et aux objectifs glycémiques d’un diabétique.
On peut les résumer de la manière suivante :
Il est recommandé de manger systématiquement à chaque repas des légumes, de consommer des fruits plutôt en fin de repas, d’éviter les graisses animales (viandes et fromages gras, beurre et crème), de privilégier le poisson deux fois par semaine ainsi que les huiles en particulier l’huile d’olive et de colza ou les huiles mélangées que l’on retrouve dans le commerce et de manger de manière modérément salée.
Une telle alimentation permet une réduction de 70 % du risque de récidive d’infarctus du myocarde chez les gens qui en ont déjà eu un, d’après une étude française menée à Lyon (Lyon Heart Study).
L’alimentation est l’une des clés pour lutter contre le surpoids. Une alimentation équilibrée, diversifiée et prise régulièrement évite la prise de poids qui est malheureusement trop fréquente chez les diabétiques et aggrave les risques liés à la maladie.
L’alimentation est aussi utile pour éviter les incidents liés aux traitements médicamenteux du diabète. Certains traitements ont pour objectif de faire baisser le taux de sucre. C’est le cas des sulfamides hypoglycémiants, des glinides et de l’insuline. Si la personne diabétique prend ses médicaments et oublie de manger, elle a un risque important d’avoir un malaise hypoglycémique pouvant aller jusqu’au coma.
L’alimentation joue donc un rôle majeur dans la vie du diabétique à la fois dans sa prise en charge quotidienne et surtout pour prévenir et éviter les complications liées à la maladie.
quel est le rôle des fibres alimentaires ?
En cas de diabète, il existe un vieillissement prématuré des artères et des vaisseaux. Ce vieillissement est considérablement aggravé par le tabagisme. Le tabagisme augmente le risque d’avoir une artérite des membres inférieurs avec toutes ses complications dont le tristement célèbre pied diabétique qui peut conduire à l’amputation.
Le tabagisme chez le diabétique accélère la survenue de l’infarctus du myocarde qui est de loin, la première cause de décès d’une personne diabétique.
Lorsque l’on a un diabète, il est préférable d’arrêter de fumer en n’hésitant pas à demander conseil à son médecin, car il existe aujourd’hui des moyens médicamenteux susceptibles d’aider les plus grands fumeurs.
Pour savoir quel est votre degré de dépendance et de motivation, nous vous invitons à remplir les grilles suivantes :
L’arrêt du tabac peut se faire seul avec une motivation suffisante, aidé par l’entourage ou accompagné par son médecin ou un centre de tabacologie (cf liste d’adresses). Si vous décidez d’arrêter, n’hésitez pas et ne vous laissez pas rebuter par un éventuel échec. Souvent, il faut deux ou trois tentatives avant que ce soit la bonne. L’arrêt du tabac s’accompagne très rapidement d’une normalisation de pratiquement tous les risques y compris 10 ans de celui du cancer du poumon après l’arrêt.
le diabète au quotidien : les soins du pied
Une des complications les plus terribles du diabète est la lésion du pied, parfois appelée pied diabétique.
Il peut s’agir d’une toute petite plaie qui s’infecte, s’agrandit, a beaucoup de difficultés à cicatriser et peut conduire à l’amputation d’un orteil, du pied voire de la jambe.
Ces lésions sont longues à guérir, douloureuses et invalidantes. Les soins quotidiens attentifs des pieds permettent d’éviter de telles catastrophes.
Les pieds doivent être lavés chaque jour voire plusieurs fois en cas de transpiration importante et être essuyés soigneusement. C’est le moment pour les inspecter rigoureusement et déceler toute petite lésion.
Avant le bain, testez la température avec votre main car en cas de diabète, la sensation de chaleur peut parfois être diminuée au niveau des membres inférieurs et entraîner des brûlures.
Les ongles doivent être suffisamment longs et coupés au carré, en arrondissant les coins avec une lime. Les zones de corne doivent être poncées avec une pierre ponce douce ou un appareil de pédicurie. Il est néanmoins préférable de confier les soins des pieds au pédicure.
A la moindre lésion, une consultation médicale s’impose même si elle paraît bénigne. Les lésions surviennent d’autant plus volontiers qu’il existe des déformations au niveau des pieds, des cors ou durillons et que le diabète et mal équilibré.
Une précaution essentielle est de jamais marcher pieds nus. Le choix des chaussures doit être également rigoureux avec des chaussures souples, amples qui ne serrent pas et des semelles adaptées. En cas de déformation du pied ou d’un durillon, il est indispensable de consulter un podologue qui réalisera si nécessaire des semelles adaptées, permettant d’éviter des points d’appui trop importants sur une zone qui devient alors très fragile et à risque de lésion.
Les chaussettes doivent être changées tous les jours et être en fibres naturelles, lin, laine ou coton.
Il est préférable d’avoir plusieurs paires de chaussures et d’éviter de porter longtemps des chaussures neuves.
En cas de durillon, de cor ou d’ampoule, demandez conseil à votre médecin et allez voir un pédicure lui signalant que vous êtes diabétique.
Avant de mettre les chaussures, regardez toujours sous la semelle afin de vérifier qu’aucune punaise, clou ou objet potentiellement blessant n’y soit incrusté.
Videz également tous les graviers, sable ou petits objets pouvant se trouver à l’intérieur des chaussures. Evitez les talons hauts qui répartissent les pressions sur une faible surface du pied.
Soyez à jour de vos vaccins antitétaniques (tous les 10 ans).
le traitement du diabète ne concerne pas que le taux de sucre
Le diabète est une maladie dont la prise en charge est globale et ne concerne pas que la glycémie.
Les objectifs du traitement sont de plusieurs ordres :
– normaliser le plus possible la glycémie (taux de sucre dans le sang)
– normaliser les facteurs de risque cardiovasculaires associés (excès de cholestérol, hypertension artérielle, tabagisme)
– avoir un bon équilibre de vie global
Pour réaliser l’ensemble de ces objectifs multiples et ambitieux, la première démarche consiste à avoir une alimentation équilibrée, associée à un minimum d’activité physique. L’arrêt du tabac est nécessaire chez les sujets fumeurs.
Si ces mesures ne suffisent pas, une prise en charge médicamenteuse est indispensable. Le plus souvent, il s’agit d’associer plusieurs médicaments de classes thérapeutiques différentes .
Les recommandations de l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) stipulent que les objectifs glycémiques doivent être individualisés en fonction de l’âge du patient, des complications et du contexte. Ces recommandations sont fixées en fonction du taux d’hémoglobine glyquée.
Pour atteindre ces objectifs, il existe plusieurs classes de médicaments susceptibles de baisser le taux de sucre. Certains améliorent les performances de l’insuline produite par le corps. C’est le cas des biguanides et des thiazolidinediones.
D’autres augmentent la secrétion d’insuline du pancréas, autrement dit, ils obligent le pancréas à produire plus d’insuline, c’est le cas des sulfamides hypoglycémiants et des glinides.
Une troisième classe pharmacologique permet de diminuer la glycémie en réduisant l’absorption digestive des sucres dans l’intestin, ce sont les inhibiteurs des alpha-glucosidases.
Enfin, les injections d’insuline sont un excellent moyen de normaliser la glycémie et un traitement obligatoire chez les diabétiques de type 2 dans certains circonstances : opération, grossesse, complications…
En dehors des médicaments utilisés pour diminuer la glycémie et la normaliser, d’autres sont indispensables chez les diabétiques. Ce sont les médicaments pour lutter contre l’excès de cholestérol.
L’aspirine à dose modérée (inférieure ou égale à 100 mg/jour) est recommandée en prévention primaire (avant que l’infarctus arrive) chez le diabétique de type 2 surtout lorsqu’il existe d’autres facteurs de risque vasculaire en particulier une hypertension artérielle. L’hypertension artérielle doit être traitée chez le diabétique de manière encore plus rigoureuse que chez le sujet non diabétique avec parfois plusieurs médicaments. Les objectifs à atteindre sont d’avoir une tension inférieure à 140 – 90 mmHg (ou 14/9).
Malgré la difficulté liée aux nombres importants de médicaments et parfois de prise médicamenteuse, une observance rigoureuse est indispensable afin de mettre toutes les chances de son côté et éviter les complications liées à la maladie.
les médicaments pour améliorer les performances de l’insuline : la metformine
Le pancréas produit dans le corps de l’insuline. Le diabète de type 2 est dû initialement à une mauvaise utilisation par le corps de l’insuline et par la suite à un épuisement du pancréas pour fabriquer l’insuline. L’un des moyens pour faire diminuer le taux de sucre est de rendre aux organes concernés, une bonne sensibilité à l’insuline produite par le corps. Deux classes de médicaments existent dans cet esprit : les biguanides avec la metformine et les thiazolidinediones commercialisés depuis très peu (en France, la rosiglitazone et la pioglitazone).
La metformine est un médicament ancien, disponible depuis 1957 parfaitement connu et ayant fait l’objet de très nombreuses études. La metformine agit surtout au niveau du foie pour diminuer la production de glucose et améliore la sensibilité des muscles à l’action de l’insuline. La metformine diminue de manière modérée l’appétit.
Elle ne stimule pas la secrétion d’insuline par le pancréas et les personnes traitées par metformine ne risquent pas d’hypoglycémie.
Il s’agit de médicaments devant être pris en 2 à 3 prises par jour au cours ou à la fin des repas principaux. Aux Etats Unis il existe une présentation à une prise par jour. Les effets secondaires principaux sont surtout digestifs avec un risque d’accélération du transit voire de diarrhée. Pour éviter ces effets, il est préférable d’augmenter progressivement les doses et de prendre les médicaments en fin de repas.
La metformine est particulièrement efficace seule ou en association avec les autres médicaments hypoglycémiants voire l’insuline.
Dans la plus grande étude jamais réalisée, l’étude UKPDS, pour évaluer l’intérêt des médicaments antidiabétiques, la metformine a prouvé son intérêt voire sa supériorité chez des sujets obèses ou en surpoids avec une réduction du risque de survenue d’évènements liés au diabète de 32 % et de décès de 42 % ainsi que de décès toute cause confondue de 36 %.
Les examens de surveillance des personnes traitées par metformine doivent comporter un dosage régulier de la créatinine (fonction rénale). La metformine est contre-indiquée chez les personnes ayant une insuffisance rénale et a une contre-indication relative pour les personnes ayant une pathologie cardiovasculaire évoluée.
augmenter la secrétion d’insuline : glinides et sulfamides
Il existe un autre moyen de diminuer la glycémie dans le sang : augmenter la production d’insuline par le pancréas. Deux classes médicamenteuses sont à disposition des patients: les sulfamides hypoglycémiants et les glinides.
Les sulfamides hypoglycémiants stimulent la secrétion d’insuline par le pancréas et de manière encore plus marquée en présence de glucose. Ce sont des médicaments puissants qui ont un pouvoir hypoglycémiant (baisse du taux de sucre) différent selon les molécules. Les principales molécules utilisées en France sont le glibenclamide, le gliclazide, le glimepiride et le glipizide.
Ces médicaments peuvent être utilisés seuls, en monothérapie ou en association avec la metformine (c’est l’association de référence largement connue et étudiée), les inhibiteurs des alpha-glucosidases ou plus recemment les thiazolidinediones chez les patients intolérants à la metformine.
Parmi leurs principaux effets secondaires, c’est surtout l’hypoglycémie qui retient l’attention. En effet la prise de sulfamides hypoglycémiants expose au risque d’hypoglycémie (baisse importante du taux de sucre dans le sang) pouvant aller jusqu’au coma.
Le risque le plus important d’hypoglycémie est vers 17 heures car à ce moment là, l’organisme est le plus sensible à l’insuline. Le risque d’hypoglycémie est augmenté si les prises alimentaires ont été plus légères que d’habitude ou en cas d’activité physique inhabituelle. Les signes d’hypoglycémie doivent être connus par tout patient traité par sulfamide ainsi que les moyens de correction.
Les sulfamides peuvent entraîner une prise de poids allant de 2 à 3 kg après 10 ans de traitement.
Certains médicaments ou aliments peuvent favoriser les hypoglycémies, c’est le cas de l’alcool, des béta-bloquants utilisés en cardiologie, de certains médicaments pour lutter contre les champignons ou contre l’hypertension artérielle.
Les glinides sont représentés pour l’instant par un seul médicament : le repaglinide commercialisé en France en 2000. Un autre le nateglinide devrait l’être prochainement. Il s’agit de médicaments qui stimulent la secrétion d’insuline par le pancréas en présence de glucose. Ils se différencient des sulfamides par une action très rapide et de courte durée ce qui implique une prise immédiate avant chaque repas.
Ces médicaments permettent donc « d’éponger » l’afflux de sucre qui survient au moment du repas.
Leur efficacité est proche de celle des sulfamides en fonction du dosage utilisé et les précautions se rapprochent de celle des sulfamides même si le risque d’hypoglycémie grave est moins important avec les glinides.
Les glinides peuvent être utilisés seuls ou associés à la metformine.
Les sulfamides et les glinides sont prescrits de préférence chez des sujets de poids normal ou ayant un léger excès pondéral. Ils peuvent entrainer une prise de poids .On ne peut les associer entre eux.
Les principaux éléments de surveillance des patients traités par ces médicaments soncernent la glycémie (risque d’hypoglycémie) et les fonctions rénales et hépatique.
diminuer l’absorption digestive des sucres : les inhibiteurs des enzymes digestives
Un troisième moyen de réduire le taux de sucre dans le sang est de ralentir l’absorption des sucres apportés par l’alimentation. C’est possible grace aux inhibiteurs des enzymes digestives ou alpha-glucosidases.
Ceci peut se faire aussi de manière « naturelle », en privilégiant les aliments ayant ce que l’on appelle un index glycémique bas.
Les inhibiteurs des enzymes digestives retardent la digestion des glucides (ou sucres) complexes en empêchant l’action des enzymes nécessaires à les dégrader. Pour être digérés, c’est-à-dire absorbés par l’organisme, les glucides doivent être coupés en petits morceaux de la taille d’une molécule de glucose ou de fructose qui sont alors capables d’être absorbés par la paroi intestinale et passér dans le sang. Pour couper les glucides complexes en une multitude de petites unités, le corps dispose d’outils : les enzymes intestinales. Certaines d’entre elles appelées les alpha-glucosidases ont ce rôle très spécifique.
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases agissent en réduisant leur action et donc en évitant que les glucides complexes soient coupés en petits morceaux, de telle manière que le glucose ne puisse être absorbé immédiatement. Ce mode d’action permet de réduire la poussée de glycémie d’après les repas (ou hyperglycémie post prandiale).
Il existe dans le commerce deux molécules ayant ce rôle : l’acarbose et le miglitol.
Ces médicaments ne sont pratiquement pas absorbés et sont actifs dans le colon. Ils ont une efficacité, d’après les experts de l’ANAES, moindre que les sulfamides ou la metformine et n’ont pratiquement pas de contre-indications hormis les maladies digestives chroniques ou la grossesse en absence de données.
De part leur mode d’emploi, ils ont des effets secondaires surtout digestifs pouvant entraîner ballonnements, flatulences, diarrhée, ils sont parfois mal supportés. La tolérance varie beaucoup d’un sujet à l’autre. Ils n’entraînent pas de prise de poids voire au contraire une modeste réduction pondérale.
Les effets secondaires sont gênants mais mineurs. Lorsqu’ils sont prescrits seuls, ils ne sont pas responsables d’hypoglycémie. Les inhibiteurs des alpha-glucosidases peuvent être prescrits seuls ou en association avec les sulfamides hypo-glycémiants, l’insuline ou la metformine.
les aliments de faible index glycémique
Les aliments de faible index glycémique sont des aliments contenant des glucides (sucres) qui sont absorbés lentement par l’organisme et ne nécessitent pas une grosse quantité d’insuline pour être assimilés.
Il s’agit essentiellement des aliments céréaliers entiers.
Plus un aliment a un index glycémique élevé, plus il risque d’augmenter la glycémie et parallèlement la secrétion d’insuline et est donc à éviter chez le diabétique.
(cf tableau des index glycémiques)
tout savoir sur l’insuline
L’insuline est une hormone produite par le pancréas. Cette hormone a pour mission essentielle de permettre une utilisation du glucose (le carburant de l’organisme) par des organes tels que le foie, le muscle ou le tissu adipeux. Elle régule le taux du glucose dans le sang.
L’insuline permet l’entrée du glucose dans ces organes. Elle est en quelque sorte une clé qui permet d’ouvrir une serrure fixée sur chacune des cellules (le récepteur à insuline). L’ouverture de cette serrure facilite l’entrée du glucose dans la cellule et son utilisation.
L’insuline est produite en permanence par le pancréas en très faible quantité et de manière beaucoup plus importante au moment des repas ou lorsque le taux de sucre dans le sang s’élève.
L’une des fonctions de l’insuline en facilitant l’entrée du glucose dans les cellules est de permettre une diminution de la glycémie et le maintien de celle-ci à ses valeurs normales.
Dans le diabète de type 2, il y a tout d’abord une mauvaise utilisation par le corps de l’insuline. Celle-ci est peu efficace et peu active. La serrure est « grippée » et l’insuline n’arrive pas à l’ouvrir correctement. C’est l’état d’insulino résistance.
En réaction, le pancréas en fabrique de plus grandes quantités pour forcer le système. Ensuite, progressivement on assiste à un épuisement du pancréas et un manque d’insuline. C’est à ce moment là que le diabète devient moins sensible aux traitements oraux en particulier aux sulfamides et aux glinides et nécessite l’apport extérieur d’insuline sous forme d’injections.
Jusqu’au début des années 1990, les insulines utilisées pour traiter le diabète étaient d’origine animale. Elles étaient extraites du pancréas de bœuf ou de porc. Actuellement, il s’agit essentiellement d’insulines humaines synthétiques. Elles sont obtenues soit en modifiant de l’insuline de porc (elle ne différe de celle de l’homme que par un acide aminé) soit par des procédés qui consistent à utiliser des bactéries dans lesquelles le gêne de l’insuline humaine a été introduit. Elles deviennent de véritables usines à insuline.
Ces insulines sont en tout point comparables à l’insuline fabriquée par le pancréas humain.
Une autre catégorie d’insuline plus récente, apparue dans la fin des années 1990 et en pleine évolution, sont les analogues de l’insuline. Les analogues de l’insuline sont des molécules d’insuline dans lesquelles un ou deux acides aminés (petites molécules) ont été remplacés par un autre ce qui modifie les propriétés de la nouvelle insuline ainsi formée : elle agit plus rapidement ou plus lentement.
Les avantages des analogues sont de permettre une adaptation du traitement en fonction du mode de vie pour normaliser au mieux la glycémie et personnaliser à l’extème le traitement de chaque diabétique. (tableau des insulines)
quand faut-il être traité avec de l’insuline ?
L’insuline est le seul traitement possible chez les diabétiques de type 1.
Dans le diabète de type 2, le médecin peut proposer une insulinothérapie soit de manière temporaire soit de manière définitive.
L’insuline s’impose chez une femme qui souhaite avoir un enfant. Elle doit être mise en place trois mois avant la conception et pendant toute la grossesse et la période d’allaitement. Elle peut ensuite être arrêtée.
Actuellement, toute femme enceinte a un dépistage du diabète. Si elle présente une élévation de la glycémie, elle est traitée par insuline, celle-ci étant arrêtée à la fin de la grossesse. Il s’agit du diabète gestationnel. Un tel diabète entraîne un haut risque de développer par la suite un diabète de type 2 et ces femmes doivent être surveillées régulièrement au niveau de leur glycémie et de leur poids.
Des facteurs de déséquilibre temporaire du diabète peuvent nécessiter la mise en place d’une insulinothérapie. Cela peut être des infections, une opération chirurgicale, la lésion d’un pied….
Dans ce cas, l’insuline est nécessaire jusqu’à la disparition du trouble et peut être continuée par la suite.
L’insuline devient nécessaire lorsque le diabétique de type 2 ne répond plus correctement à un traitement oral maximal. D’après l’ANAES, (l’Agence Nationale d’Accréditation d’Evaluation en Santé), la mise à l’insuline est recommandée dans le diabète de type 2 lorsque l’hémoglobine glyquée est supérieure à 8 % sur deux contrôles successifs sous l’association sulfamides, metformine à la dose maximale possible.
La prescription d’une insuline intermédiaire (dont la durée d’action est d’environ douze heures) avant d’aller se coucher peut constituer la première étape de la mise à insuline pour le diabétique de type 2. Pendant la journée, il garde son traitementoral. L’association de médicaments oraux a une insulinothérapie n’est pas systématique. Elle peut être utile, si les doses d’insuline nécessaires sont importantes ou garder l’usage de la metformine pour limiter la prise de poids.
En cas d’échec de cette association, une insulinothérapie avec deux injections par jour sera généralement prescrite. Elle peut l’être d’emblée.
Si l’insulinothérapie avec deux injections par jour ne suffit pas, ou en cas de nécessité d’un équilibre très strict une insulinothérapie intensive avec trois injections ou plus par jour est recommandée. Ce choix peut être également proposé d’emblée.
En fonction du profil d’activité du patient, le choix peut s’orienter vers différents types d’insuline d’action plus ou moins rapide, c’est du ressort du médecin.
La mise à l’insuline, d’après l’ANAES, nécessite pour être efficace et sûre une éducation appropriée. L’avis d’un diabétologue est en général recommandé.
l’insuline : mode d’emploi
La mise sous insuline nécessite un minimum d’informations et d’éducation du patient. Chaque médecin doit pouvoir s’y atteler. Il est recommandé en général pour une mise sous insuline de consulter un diabétologue.
Elle peut se faire à l’hopital mais aussi de manière ambulatoire (sans être hospitalisé). Dans ce cas, une information répétée est indispensable. Il est nécessaire que le patient maitrise bien la technique d’autosurveillance (détermination soit même des taux de sucre avec un petit appareil automatique), connaisse les signes d’hypoglycémie et les moyens d’y remédier, et puisse joindre facilement (par téléphone) son médecin.
De plus en plus de diabétologues utilisent cette technique.
L’insuline est un liquide qui peut se présenter sous différentes formes. Le flacon traditionnel qui nécessite une seringue pour l’injection est en voie de disparition et est remplacée progressivement par des systèmes injecteurs plus modernes : stylos ou appareils injecteurs.
Les flacons traditionnels d’insuline doivent être conservés au réfrigérateur à une température de 5 à 7 degrés. Les flacons d’insuline « rapide » sont translucides. L’insuline intermédiaire ou les mélanges d’insuline sont troubles et nécessitent d’être mélangés (simplement agiter le flacon ou le stylo) avant l’utilisation.
Il existe différents types de système injecteur : les stylos réutilisables dans lesquels on insère des cartouches d’insuline (comme une cartouche d’encre dans un stylo plume). Les cartouches d’insuline sont vendues généralement par boite de cinq. A chaque fois qu’une cartouche est terminée, on la jette et on en met une nouvelle dans le « stylo ».
D’autres systèmes sont des « stylos » ou « crayons » non réutilisables dans lesquels la cartouche d’insuline est fixée. On jette l’ensemble une fois la cartouche terminée.
Ces nouveaux systèmes injecteurs ont considérablement simplifié l’utilisation de l’insuline. Les manipulations sont extrêmement limitées, très faciles surtout grâce à certains systèmes (Innolet). Il existe maintenant des systèmes combinant appareil d’autosurveillance et injecteur d’insuline. Le médecin vous conseillera sur le système le plus adapté à votre situation.
Pour être injectée, l’insuline nécessite des aiguilles ou des seringues. Les aiguilles nécessaires à l’injection sont à usage unique, ont une taille très réduite de 5 mm à 16 mm de longueur et sont d’une grande finesse qui rend l’injection pratiquement indolore.
Celle-ci peut se faire soit sur les cuisses (le plus souvent), le ventre ou les bras. Habituellement, la personne diabétique après un court entraînement peut se faire elle-même ses injections, ce qui lui laisse une grande liberté.
En cas de trouble visuel ou de difficultés à la manipulation, un infirmier peut les faire.
Le rythme des injections dépend de la prescription du médecin, de une à quatre par jour. L’insulinothérapie s’accompagne d’une autosurveillance régulière des taux de glycémie.
Il existe maintenant de nombreux appareils de très petite taille permettant pour les plus rapides d’entre eux en 5 secondes de lire le taux de sucre à partir d’une petite goutte de sang prélevé au bout du doigt. La détermination du taux de sucre permet d’adapter les doses d’insuline en fonction des recommandations du médecin.
l’insuline en questions
Si je suis sous insuline, est-ce à vie ?
La mise sous insuline n’est pas forcément à vie. Elle peut être prescrite dans des situations particulières tels que grossesse, infections, déséquilibre temporaire du diabète, opération chirurgicale et être arrêtée par la suite. Parfois, il s’agit d’une mise définitive sous insuline si les traitements médicamenteux associés à un régime correctement suivi et un minimum d’activité physique ne suffisent pas.
Doit-on se piquer tous les jours ?
Lorsque le médecin décide la mise sous insuline, il est indispensable de réaliser les injections selon sa prescription quotidiennement voire plusieurs fois par jour car l’adaptation du traitement est faite en fonction de ces recommandations.
Faut-il garder l’insuline au réfrigérateur ?
Les insulines traditionnelles doivent être conservées au réfrigérateur. Les nouvelles insulines le sont également. Pour le stylo ou la cartouche utilisé, on peut le laisser à température ambiante quelques jours. En cas de déplacement, il est prudent d’éviter l’exposition à une source de chaleur de l’insuline.
Si j’ai de l’insuline, cela signifie-t-il que mon diabète est très grave ?
La mise sous insuline n’est pas fonction de la gravité du diabète. L’insuline est un médicament comme un autre pour aider à réduire la glycémie et à obtenir un bon équilibre afin de prévenir toutes les complications. La mise sous insuline est un bon moyen de préserver sa santé. Il ne faut pas la retarder lorsqu’elle est nécessaire.
Faut-il une hospitalisation pour être mis sous insuline ?
Traditionnellement, la mise sous insuline se fait en hospitalisation, elle est tout à fait possible en ambulatoire (sans hospitalisation) grâce aux réseau de soins ou à la coordination qui existe entre médecins généralistes et diabétologues. Une mise sous insuline impose néanmoins d’avoir une autosurveillance régulière et un minimum d’informations et d’éducation sur la manière d’utiliser l’insuline, ses risques (hypoglycémie) et les moyens de les corriger.
Mon insuline est trouble, dois-je la jeter ?
Il est normal que l’insuline soit trouble s’il s’agit d’une insuline retard ou d’un mélange d’insuline. C’est un dépôt qui permet à l’insuline d’agir de manière retardée. Systématiquement, il est nécessaire d’agiter le flacon avant de procéder à l’injection afin d’homogénéiser le mélange.
Qu’est-ce qu’un mélange d’insuline ?
Un mélange d’insuline est une association d’insuline dite rapide qui permet « d’éponger » les repas et d’insuline lente qui a une durée d’action d’environ 12 heures pour apporter de l’insuline entre les repas et sur une période prolongée. Ainsi, un mélange appelé insuline X-30 signifie qu’il y a 30 % d’insuline rapide et 70 % d’insuline lente dans le flacon.
J’ai entendu parlé d’une pompe à insuline, qu’est-ce que c’est ?
La pompe à insuline est un système qui se présente sous forme d’un boîtier que l’on peut porter soit à la ceinture soit inséré dans l’abdomen qui délivre de l’insuline en permanence à petites doses comme le fait le pancréas avec des pics plus importants au moment des repas que l’on peut régler par une sorte de télécommande. Les pompes à insuline sont réservées au diabète très difficile à équilibrer par une insulinothérapie conventionnelle avec quatre ou cinq injections par jour. Il s’agit encore pour l’instant d’indications rares qui concernent peu le diabète de type 2.
Si je suis sous insuline, dois-je arrêter tous les traitements anti-diabétiques oraux ?
Il est possible que votre médecin vous recommande de garder en association à l’insuline surtout au début les antidiabétiques oraux. Ils ont une action complémentaire en particulier la metformine. Dans certaines situations, il est possible d’avoir une seule injection d’insuline le soir et un traitement oral dans la journée.
Si je ne mange pas, est-ce que je dois quand même faire mon injection d’insuline ?
L’injection d’insuline doit être systématique, il est recommandé de prendre un minimum de collation ou de repas en fonction des recommandations du médecin. L’oubli d’un repas nécessite une adaptation des doses d’insuline avec une diminution importante mais pas leur arrêt sauf indication exceptionnelle à discuter avec son médecin.
l’insuline fait-elle grossir ?
L’insuline est une hormone qui favorise le stockage des graisses et du sucre. L’insuline en elle-même ne fait pas grossir. Par contre, dès qu’il y a un excédent alimentaire, celui-ci est stocké. Toute personne traitée par l’insuline, qui a des apports alimentaires légèrement supérieurs à ses besoins, va donc avoir tendance à prendre du poids. Cette prise de poids peut aller de 2 à 10 kg. Il est donc important d’être prévenu de ce risque et d’être plus vigilant à son alimentation au moment de l’introduction et lors d’un traitement par insuline.
les autres médicaments du diabète
Le diabète est une maladie globale pour laquelle il est nécessaire de contrôler l’ensemble des facteurs de risque. Le premier contrôle est celui de la glycémie par des antidiabétiques oraux ou l’insuline. Les médicaments pour diminuer le risque de maladies cardiovasculaires sont essentiels chez le diabétique. Il s’agit :
¨ Des traitements contre l’hypertension artérielle. Le diabétique, plus que toute autre personne, doit avoir une pression artérielle normale (inférieure à 140/80 mmHg). Pour cela, il est parfois nécessaire d’utiliser un, deux, voire trois traitements anti-hypertenseurs. Ceci est fondamental car l’élévation de la pression artérielle aggrave considérablement les atteintes rénales. Les meilleurs moyens d’éviter une atteinte des reins sont d’avoir une pression artérielle quasi normale et une glycémie la plus proche possible de la normale.
¨ Les anomalies du cholestérol, en particulier du mauvais cholestérol, doivent être traitées chez la personne diabétique comme s’il s’agissait d’une personne ayant déjà eu un infarctus du myocarde. En effet, le diabétique est à haut risque d’infarctus du myocarde et il est nécessaire d’être très rigoureux sur le contrôle de ces paramètres. Si une alimentation équilibrée ne suffit pas, un traitement hypolipidémiant devra être mis en place par le médecin avec une surveillance régulière des paramètres lipides.L’objectif du traitement hypolipidémiant est d’avoir un cholestérol LDL (le mauvais) inférieur à 1.30 g/l et des triglycérides inférieurs à 2 g/l.
¨ L’aspirine à dose modérée (inférieure ou égale à 100 mg par jour) est recommandée en prévention chez le diabétique de type 2 lorsqu’il existe d’autres facteurs de risque vasculaires associés au diabète en particulier une hypertension artérielle (ANAES).
¨ Les médicaments du cœur pour lutter contre l’angine de poitrine surtout s’il y a déjà eu un infarctus du myocarde sont fondamentaux et à suivre avec attention en fonction des prescriptions du cardiologue et du médecin traitant.
¨ Comme pour toute autre personne, d’autres médicaments peuvent parfois être nécessaires alourdissant encore la prise en charge.
à quel moment de la journée dois-je prendre mes médicaments ?
Le traitement du diabète impose le plus souvent la prise de plusieurs médicaments. En fonction de leur mode d’action, les médicaments doivent être pris à différents moments de la journée. Il est très important de respecter ces recommandations car l’efficacité sera d’autant plus grande et le risque d’effets secondaires plus limité.
Parmi les médicaments antidiabétiques oraux, ceux qui stimulent la fabrication d’insuline par le pancréas doivent être pris avant les repas. C’est le cas des sulfamides hypoglycémiants et surtout des glinides (repaglinide). Ce dernier médicament a une action rapide et brève et doit être pris immédiatement avant le repas.
C’est aussi le cas des inhibiteurs des alpha-glucosidases dont le mécanisme d’action consiste à retarder l’absorption des sucres et doivent être pris de préférence en début de repas.
A l’inverse, les biguanides sont pris au cours du repas ou à la fin du repas. Ceci est en fait pour limiter les effets secondaires chez les personnes les plus sensibles notamment les effets digestifs.
Certains médicaments sont maintenant en monoprise (une seule prise par jour) et peuvent être pris le matin ou le soir, c’est aussi le cas des thiazolidinediones.
Pour l’insuline, les horaires doivent être respectés. Les personnes qui ont une seule injection d’insuline la font généralement le soir soit avant le repas ou au moment du coucher.
Avec un schéma à deux injections d’insuline, celles-ci sont réalisées une demi-heure avant le petit déjeuner et avant le repas du soir.
Avec les analogues d’insuline, l’injection d’analogue rapide est faite juste avant les repas qu’elle permet d’ « éponger » rapidement.
Il est important de suivre très attentivement les consignes du médecin.
Parmi les autres médicaments du diabète, les médicaments contre le cholestérol sont généralement pris le soir car ils ont alors une efficacité un peu plus importante et les traitements anti-hypertenseurs répartis sur la journée.
Dans tous les cas, il est extrêmement important de respecter les prescriptions du médecin. S’il vous semble que certains médicaments ont des effets secondaires ou des effets indésirables, parlez-en rapidement à votre médecin qui pourra trouver une solution soit adaptation du traitement, soit changement de celui-ci.
Ne supprimez pas de vous-même un médicament sans en parler à votre médecin et n’associez pas d’autres médicaments car il peut exister des interactions. Le traitement du diabète est lourd mais une bonne organisation permet de le simplifier et d’en obtenir tous les bénéfices.
le diabète et la femme
Le diabète de type 2 peut présenter certaines particularités chez la femme à différents moments de la vie.
La contraception peut poser un problème à la femme diabétique de type 2 : en effet, certaines pilules augmentent le taux de sucre et peuvent aggraver le diabète. Elles peuvent entraîner la nécessité d’un passage sous insuline. D’autres pilules sont préférables. La contraception est particulièrement importante pour éviter une grossesse non désirée qui surviendrait dans un contexte de déséquilibre du diabète. Il existe des pilules adaptées aux femmes diabétiques.
Il est donc préférable d’aborder le sujet avec son médecin et son gynécologue.
Chez une femme diabétique dont l’équilibre est précaire, le stérilet est contre-indiqué car il peut être source d’infections qui compromettraient la fertilité.
Les contraceptions locales (préservatifs féminins ou masculins) sont possibles.
La femme qui présente un diabète de type 2 peut avoir des enfants mais doit préparer soigneusement sa grossesse.
Il est indispensable qu’elle soit parfaitement bien équilibrée (hémoglobine glyquée et glycémie normales) au moment de la conception de l’enfant.
Pour cela, bien souvent, une mise sous insuline temporaire est nécessaire avec plusieurs injections par jour et une autosurveillance régulière. Cette insulinothérapie doit débuter environ trois mois avant la grossesse et donc être programmée.
Elle devra rester pendant toute la grossesse sous insuline avec un suivi diabétologique et obstétrical plus fréquent qu’une femme non diabétique et le plus souvent pourra retrouver son traitement antérieur après la grossesse.
En cas de grossesse non programmé, il est urgent d’arrêter le traitement médicamenteux. Une mise sous insuline sera alors nécessaire pour équilibrer au maximum la glycémie avec un suivi régulier de la grossesse.
le bébé a-t-il un risque de devenir diabétique ?
A la naissance, le risque d’être diabétique pour le bébé est quasi nul de même pendant l’enfance. Par la suite, son risque est celui de personne ayant des antécédents de diabète dans la famille donc un peu plus important surtout s’il a tendance à prendre trop de poids.
Au moment de la ménopause, le traitement hormonal substitutif de la ménopause n’est pas contre-indiqué chez une femme diabétique, sous réserve d’un suivi attentif des glycémies surtout au moment de la mise en route du traitement car un léger déséquilibre peut apparaître alors et nécessiter une adaptation des traitements.
le diabète à tous les âges
Le diabète de type 2 concerne maintenant pratiquement toutes les catégories d’âge à l’exception des jeunes enfants.
Les adolescents, en particulier ceux qui ont une surcharge pondérale ou sont obèses ont un risque plus important de développer un diabète de type 2.
Pour eux, la prise en charge nécessite avant toute une perte de poids en utilisant les moyens disponibles, activité physique, diététique, alimentation voire traitements médicamenteux après 15 ans. Si cela ne suffit pas, un traitement du diabète devra être mis en place. Traditionnellement, les enfants diabétiques étaient du type 1 et ne pouvaient être traités que par l’insuline.
Dans le cadre du diabète du type 2, l’insuline qui a tendance à favoriser la prise de poids, peut être nécessaire en cas de profond déséquilibre. Dans le cas contraire, les études sont en cours avec d’autres traitements non insuliniques telle que la metformine. On doit néanmoins attendre leurs résultats avant de les généraliser.
les sujets âgés
Le diabète est particulièrement fréquent chez les sujets âgés. Chez la personne âgée, les recommandations de l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) sont plus souples. Il convient d’éviter les restrictions alimentaires.
Pour l’ANAES, le traitement pharmacologique du diabète de type 2 devra souvent associer de nombreuses médications pour réduire le taux de sucre, la pression artérielle, le taux de cholestérol.
Il y a donc un compromis à établir, cas par cas entre les valeurs à atteindre pour la glycémie qui sont moins rigoureuses que celles chez le sujet jeune et le risque de complications afin de réduire le nombre de médicaments. Cette réduction a pour objectif une meilleure observance et surtout de limiter les risques d’accidents telle que l’hypoglycémie. D’autre part, la personne âgée a un rein qui fonctionne souvent moins bien et est moins capable d’éliminer les médicaments. Pour cette raison, il est indispensable d’adapter les taux de médicaments et de donner des doses plusfaibles .
Avant une opération, il est indispensable d’arrêter certains médicaments tels les biguanides et de passer à l’insuline.
le diabète et le sexe
Les troubles de l’érection, voire l’impuissance, sont plus fréquents chez les personnes diabétiques de type 2. Ceci peut s’expliquer tout d’abord par l’âge, les diabétiques de type 2 étant généralement des personnes au-delà de la cinquantaine. Le pourcentage de personnes ayant des difficultés sexuelles augmente considérablement avec l’âge y compris dans la population non diabétique.
Il existe d’autres raisons à cela, le diabète est une maladie qui atteint les artères (elles sont indispensables à l’érection) et surtout les nerfs qui commandent ce mécanisme.
Le diabète est une maladie chronique qui peut entraîner des perturbations de l’humeur, voire parfois un sentiment de déprime face à toutes les contraintes.
L’ensemble de ces phénomènes peut expliquer des pannes sexuelles parfois temporaires, parfois plus durables.
Il est important pour les personnes diabétiques qui auraient de telles difficultés, d’en parler à leur médecin car il existe maintenant des traitements efficaces. Certains d’entre eux sont d’ailleurs remboursés par la sécurité sociale lorsque l’on est diabétique. Ces traitements peuvent agir par plusieurs mécanismes soit sur les vaisseaux, soit au niveau de la commande nerveuse. D’autres sont des traitements locaux ou des injections.
En fonction de la cause de la panne sexuelle, le médecin fera la part des choses et donnera le traitement le plus approprié à la situation.
Le diabète n’altère pas la fertilité lorsque la glycémie est bien équilibrée. Un désir d’enfant nécessite un bon équilibre global, notamment en respectant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et en veillant à ce que grâce à ces éléments et aux traitements médicamenteux, la glycémie soit la plus proche possible de la normale.`
Pour les femmes, il existe aussi parfois une diminution du désir et du plaisir pour lesquelles on rencontre les mêmes facteurs que ceux présents chez l’homme : mauvais équilibre glycémique, atteinte des nerfs.
Dans cette situation, un équilibre optimal de la glycémie s’impose. Au moment de la ménopause, il est préférable de proposer un traitement hormonal substitutif qui donnera probablement plus d’envie et de plaisir au moment des rapports.
LA DHEA n’a pas été évaluée chez les personnes diabétiques et il est encore trop tôt pour pouvoir la recommander.
le diabète et voyage
Les voyages imposent des horaires différents, une alimentation particulière et parfois des décalages horaires. Il est donc important de le prévoir et de prendre toutes les précautions médicales et d’organisation auparavant.
Comme pour toute personne, il est important de se renseigner sur les vaccinations recommandées et obligatoires ainsi que les différents traitements comme ceux contre le paludisme.
Il est indispensable pour toute personne diabétique de prévoir un stock suffisamment important de médicaments à répartir dans plusieurs bagages (bagage à main et bagage en soute en cas de voyage en avion) ainsi qu’une ordonnance avec l’ensemble de ses médicaments et si possible le nom international si la personne voyage à l’étranger. Cette ordonnance peut également servir à la douane en cas de difficulté.
Il est préférable d’avoir sur soi une carte indiquant que l’on est diabétique avec une version anglaise et l’ensemble du matériel nécessaire notamment d’autosurveillance et d’injections de l’insuline.
Si les pays visités ont une infrastructure précaire, prévoyez de quoi désinfecter l’eau de boisson et en tout état de cause, ayez une trousse d’urgence avec un minimum de désinfectant, de traitement contre la diarrhée, contre la fièvre…
Emmenez toujours en double les médicaments oraux et/ou l’insuline et n’oubliez pas d’avoir une assurance de type rapatriement.
En tout état de cause, parlez de tous ces évènements à votre médecin qui vous aidera à ce que tout se passe pour le mieux.
En cas de décalage horaire, il est important d’adapter le moment de la prise des médicaments durant les premiers jours, ainsi qu’au retour. Pour cela, il faut en parler à votre médecin et bâtir le plan avec lui. C’est encore plus important en cas de prise d’insuline afin d’éviter les accidents d’hypo ou d’hyperglycémie.
Si vous prenez l’avion ou un transport en commun pendant de longues heures, levez-vous et marchez régulièrement et surtout buvez beaucoup d’eau.
Sur place, adaptez votre traitement à l’activité qui parfois est plus importante au moment des vacances et le risque d’hypoglycémie peut alors êtremajoré. N’oubliez pas d’avoir toujours avec vous quelque chose à manger en cas de signe d’hypoglycémie. A l’inverse, si vous êtes plus sédentaire ou mangez plus, une adaptation du traitement sera peut être nécessaire.
En cas de troubles digestifs importants, n’hésitez pas à consulter un médecin et à faire appel au médecin francophone de l’assurance que vous aurez prise.
Prenez un formulaire E111 de la Sécurité Sociale qui est valable dans les pays de l’union européenne.
Méfiez-vous des chaussures et n’oubliez pas d’emporter les vêtements adaptés, une protection solaire, un produit répulsif contre les moustiques.
Sur place, méfiez-vous des endroits où vous marchez et portez toujours des chaussures y compris sur les plages afin d’éviter toute blessure au niveau des pieds.
Ne buvez que des boissons encapsulées, ouvertes devant vous ou des boissons où l’eau a été bouillie tel que le thé.
assurance et diabète
Dans certaines circonstances de la vie, le diabète peut parfois entraîner des difficultés.
C’est le cas pour les assurances. Lorsque l’on est diabétique, si la question est posée, il faut déclarer sa maladie à l’assurance car en cas de moindre problème lié au diabète ou l’une de ses complications, vous ne seriez pas couvert.
Il faut également être très vigilant au niveau des différents contrats qui excluent des garanties le diabète et ses complications en particulier cardiovasculaires ou avec les clauses du type « toute infection antérieure au contrat n’est pas garantie ». En effet, au moindre souci, votre assurance ne fonctionnerait pas. Souvent les personnes diabétiques se voient proposer un refus d’assurance ou une surprime majeure en raison de leur maladie.
Il est recommandé de se rapprocher de l’Association Française des Diabétiques (AFD) qui a conclu avec une assurance (AXA) un contrat permettant aux diabétiques membres de l’AFD d’avoir un contrat d’assurance qui couvre le diabète et ses complications au tarif de base du marché, lorsqu’il n’a pas de complication et avec des solutions adaptées pour les autres.
En contrepartie, l’assurance demande aux diabétiques de bénéficier d’un suivi optimal coordonné par le médecin traitant ou le diabétologue avec au moins un bilan clinique annuel.
le travail
Seul le médecin du travail peut juger de votre aptitude au poste envisagé. Votre état de santé est confidentiel et ne regarde pas votre employeur. L’existence d’un diabète ne peut être un argument pour un refus d’embauche ou un licenciement.
Le diabétique doit passer une visite médicale d’embauche puis chaque année par un médecin du travail.
En cas d’arrêt de travail, un arrêt de maladie de plus de 21 jours nécessite de passer une visite de reprise du travail. Des indemnités journalières peuvent être versées pendant trois ans. Au-delà a personne peut bénéficier d’une pension d’invalidité qui dépend de son salaire des dix dernières années.
Si la découverte d’un diabète remet en cause votre aptitude au travail, un reclassement professionnel peut être indispensable soit au sein de l’entreprise soit en dehors avec éventuellement l’aide de la COTOREP (Commission Technique d’Orientation de Reclassement Professionnel) qui est un organisme public.
Le diabète donne droit au statut de travailleurs handicapés qui offre certains avantages.
Certains métiers sont à éviter comme pilote de ligne, conducteurs de transport en commun, marins, d’autres sont difficilement compatibles avec le diabète, c’est notamment le cas des métiers ayant des horaires extrêmement irréguliers.
le permis de conduire
Lorsque le diabète de type 2 est découvert chez une personne ayant déjà son permis, elle ne le remet pas en cause et le permis reste valable sans limitation. Il en va de même du permis du groupe 2 (poids lourds, transports en commun). Si le diabète est survenu après l’obtention de votre permis, vous pourrez le conserver.
Si vous avez un diabète de type 2, vous pourrez passer le permis sous réserve de l’accord de la Commission Médicale Départementale (permis poids lourds C,D,E).
Si vous êtes traité par insuline, on vous délivrera un permis provisoire de 6 mois à 5 ans, nécessitant des visites médicales régulières. Dans ce cas, les permis poids lourds et transport en commun vous seront retirés.
N’oubliez pas de déclarer votre diabète lors de chaque contrat d’assurance y compris automobile afin de ne pas avoir de mauvaise surprise en cas de problème.
l’autosurveillance glycémique
Lorsque l’on est diabétique, il est important de pouvoir contrôler régulièrement son taux de sucre sans devoir faire systématiquement une prise de sang.
Ceci permet de détecter la cause d’un malaise (excès ou au contraire manque de sucre) et éventuellement d’adapter son traitement en fonction des conseils médicaux.
Il existe des appareils d’autosurveillance que chaque diabétique peut posséder. Ils sont remboursés par les caisses d’assurance maladie pour les diabétiques traités par insuline ou ceux ayant des problèmes visuels. Les réactifs (bandelettes ou électrodes) nécessaires à ces appareils sont remboursés pour tous les diabétiques.
Le principe de l’autosurveillance glycémique est d’obtenir une petite goutte de sang généralement prélevée au bout du doigt et de la déposer sur une bandelette ou une électrode. Celle-ci mise dans un petit appareil (les plus petits ont la taille d’une carte de crédit) permet d’obtenir en 5 à 45 secondes, selon le type d’appareil, le résultat de sa glycémie pour adaptater le traitement ou la surveillance de l’efficacité de celui-ci.
Un respect scrupuleux du mode d’emploi de l’appareil d’autosurveillance est indispensable pour obtenir des résultats fiables. Il est nécessaire d’avoir un minimum d’apprentissage avant de les utiliser mais celui-ci peut être fait par le médecin, l’infirmière ou le pharmacien.
Pour obtenir la piqûre au bout du doigt, il existe des petits appareils auto piqueurs avec des aiguilles minuscules à usage unique. Ces appareils peuvent être réglés en fonction de l’épaisseur de la peau et la piqûre est quasi indolore. Elle se fait généralement au bout du doigt en variant les sites de piqûre.
Il existe maintenant de nouveaux appareils d’autosurveillance permettant d’éviter de piquer au bout du doigt. Le prélèvement se fait dans l’avant bras par une piqûre quasi indolore. Ces appareils, apparus nouvellement sur le marché (2002), doivent être évalués pour notamment comprendre la correspondance entre la glycémie obtenue au bout du doigt et celle de l’avant bras et pouvoir adapter les traitements et/ou les doses d’insuline.
Il existe également une autosurveillance dans les urines. Elle permet de dépister la présence de glucose dans les urines. Dès que le taux de glucose dépasse 1.80 g dans le sang, on retrouve du sucre dans les urines. Elle permet également de rechercher des corps cétoniques (ou acétone) témoin d’une carence en insuline et nécessitant un avis médical. Il existe maintenant des appareils d’autosurveillance capables de doser à la fois la glycémie et les corps cétoniques dans le sang.
L’auto surveillance concerne aussi la pression artérielle grace à des appareils automatiques maintemant fiables que peut vous conseiller votre cardiologue ou votre pharmacien.
auto surveillance pour qui et quel rythme, pour quels objectifs ?
L’autosurveillance glycémique, et plus rarement urinaire, est surtout indispensable en cas de diabète difficile à équilibrer ou déséquilibré.
Lorsque le diabète de type 2 est bien équilibré, l’autosurveillance peut être espacée. Pour l’ANAES, elle ne doit pas être recommandée de principe dans le suivi du diabète de type 2 traité par régime seul ou traitement oral, car elle n’est pas totalement évaluée dans cette indication.
L’autosurveillance glycémique est cependant utile pour évaluer l’intérêt de l’alimentation équilibrée, d’un exercice physique régulier, déterminer la posologie d’un traitement en début ou lors de changement de traitement et surtout en cas de maladie qui peut survenir au cours du diabète. Dans ces situations là, l’autosurveillance est nécessaire plusieurs fois par jour jusqu’à obtention d’un bon équilibre.
Chez le diabétique de type 2 traité par insuline, l’autosurveillance est indispensable plusieurs fois par jour.
La détermination de la glycémie capillaire (au bout du doigt) se fait généralement le matin à jeun et à différents moments de la journée en fonction des recommandations du médecin. Elle doit se faire systématiquement en cas de malaise afin de savoir si le diabète est en cause avec une élévation trop importante ou à l’inverse une baisse de glycémie. Ceci permet alors de corriger le malaise.
Il est important de noter les résultats glycémiques sur un carnet ou pour certains appareils plus sophistiqués dans leur mémoire qui peut être ensuite transcrits grâce à un logiciel sur un ordinateur.
(illustration : exemple d’un carnet d’auto surveillance)les prises de sang et analyse d’urine : que recherche-t-on et à quel rythme ?
La personne diabétique doit avoir des contrôles sanguins très réguliers.
Ces contrôles sanguins concernent différents paramètres.
La glycémie (ou taux de sucre), peut être mesurée soit par une prise de sang, soit au bout du doigt grâce aux appareils automatiques de lecture glycémique.
Elle sert à poser le diagnostic du diabète et à assurer une surveillance de l’équilibre en fonction de l’activité physique, de la diététique et des traitements donnés. Elle permet d’adapter ceux-ci.
L’hémoglobine glyquée est une sorte de boite noire qui enregistre tous les taux de sucre pendant les deux derniers mois et en fait une sorte de moyenne. C’est l’élément fondamental sur lequel se basent toutes les recommandations de prise en charge et d’équilibre. Le dosage d’hémoglobine glyquée ne tient pas compte des variations des derniers jours. Si vous êtes très vigilant la veille et l’avant veille de votre prise de sang, alors que votre équilibre a été très mauvais les semaines précédentes, le taux d’hémoglobine glyquée sera mauvais. Si à l’inverse, il y a eu quelques écarts accidentels les jours précédant la prise de sang et que l’équilibre a été bon les dern ières semaines, le taux d’hémoglobine glyquée sera bon.
L’hémoglobine glyquée s’explique en % (pourcentage de sucre fixé sur l’hémoglobine). Les valeurs normales sont inférieures à 6 % pour les personnes non diabétiques et supérieures à 8% pour les diabétiques déséquilibrés.
Les objectifs de l’ANAES sont d’atteindre une valeur d’hémoglobine glyquée inférieure ou égale à 6.5 %. C’est l’idéal.
Lorsque l’hémoglobine glyquée est inférieure ou égale à 6.5 %, il n’y a pas lieu de modifier le traitement sauf en cas d’effets secondaires.
Lorsque l’hémoglobine glyquée se situe entre 6.6 et 8 %, à deux contrôles successifs, une modification du traitement peut être envisagée, à discuter avec son médecin.
Lorsque l’hémoglobine glyquée est supérieure à 8 % sur deux contrôles successifs, une modification du traitement est recommandée.
Le dosage d’hémoglobine glyquée doit être fait tous les 3 à 4 mois.
La créatinine et le calcul de la clairance de la créatinine sont des examens permettant d’évaluer la fonction rénale. Ils doivent être faits au moins une fois par an voire plus en cas de certains traitements ou chez des sujets âgés. Le taux de créatinine doit être inférieur à 15mg/l.
Le dosage de micro-albuminurie
Il s’agit d’un dosage fait sur des urines de 24 heures ou sur les urines du matin qui permet de détecter très précocement une atteinte rénale et donc de mettre en route un traitement préventif. Cet examen doit être fait au moins systématiquement une fois par an. Le taux de microalbuminurie doit être inférieur à 20mg/l.
Le bilan lipidique à jeun, en particulier le taux du LDL cholestérol ou mauvais cholestérol (calculé à partir du HDL-C) doit être réalisé une fois par an avec un dosage du cholestérol total, des triglycérides, du cholestérol HDL, LDL.
L’objectif à atteindre est un cholestérol LDL, inférieur à 1.30 g/l, voir 1g/l si on a déjà fait un infarctus du myocarde.
Dans les urines, on recherche la présence de sucre ou glycosurie. Dès que le taux de sucre dans le sang dépasse 1.80 g/l, on retrouve du sucre dans les urines. La présence de sucre témoigne donc d’une élévation à un moment quelconque de la journée de la glycémie au-delà de 1.80 g/l.
On recherche également de l’acétone. Celle-ci est présence normalement à l’état de jeun avec des petites traces. L’acétone apparaît lorsque l’organisme ne dispose plus de glucose à brûler et qu’il utilise d’autres éléments telles que les protéines ou les graisses pour fournir de l’énergie.
On peut donc avoir des traces d’acétone dans les urines s’il n’y a pas de glycosurie. C’est une situation habituelle du jeun.
Par contre, lorsqu’il y a une glycosurie importante et de l’acétone, cela signifie qu’il y a un manque d’insuline important avec un déséquilibre profond du diabète.
Une consultation du médecin devient indispensable.
Cette recherche d’acétone doit se faire systématiquement lorsque le taux de sucre est très élevé dans le sang ou en cas de soif intense suivi d’envie d’uriner importante.
le suivi médical
QUOTIDIEN :
– autosurveillance glycémique
– examen des pieds
– observance du traitement
TOUS LES 3 MOIS LORS D’UNE CONSULTATION MÉDICALE :
– poids
– strong>pression artérielle
– recherche des pouls
– examen des pieds
– examen général
TOUS LES 3 MOIS, PRISE DE SANG :
– glycémie à jeun
– hémoglobine glycquée (HBA1C)
– paramètres de surveillance spécifiques aux traitements en cours (transaminases pour le foie, créatinine pour le rein, globules rouges….)
TOUS LES ANS :
– examen du fond d’œil
– examen cardiologique et electro cardiogramme
– examen bucco dentaire
PRISE DE SANG ANNUELLE POUR LES DOSAGES DE :
– lipides (cholestérol, HDL, LDL, Triglycérides)
– créatinine et clairance
– microalbuminurie et/ou protéinurie
le diabétologue et l’hopital
Le diabétologue est le spécialiste du diabète. Il est le plus souvent endocrinologue. Il a suivi les mêmes études qu’un médecin généraliste et s’est ensuite spécialisé en endocrinologie et maladies métaboliques (quatre ans supplémentaires). Il existe en France environ 1500 diabétologues.
Le diabétologue peut exercer à l’hopital ou avoir un cabinet de ville. Il est fréquent que les diabétologues installés en ville exercent aussi à l’hopital à temps partiel ou sous forme de vacations.
Chaque centre hospitalier dispose d’un service de diabétologie ou de médecine interne susceptibles de prendre en charge les diabétiques.
Certains services sont plus spécialisés surtout dans les CHU et consacrent la totalité de leur activité à la prise en charge du diabète et des ses complications.
Dans ces services, il existe des structures de prise en charge des lésions du pied avec des équipes pluridisciplinaires associant médecins, infirmiers, diététiciens, psychologues, podologues..
L’hopital de jour permet en une journée de faire le bilan annuel des complications du diabète grace aux bilans sanguins et aux consultations médicales qui sont programmées et se succèdent au cours de la journée.
L’hopital de semaine (du lundi au vendredi) est parfois nécessaire en cas de complication ou pour réadapter le traitement.
Le diabétologue de ville est le spécialiste capable d’assurer la prise en charge initiale et le suivi régulier des diabétiques en coordination avec le médecin généraliste. Il peut optimiser le traitement initial, en particulier diététique, régler les problèmes de déséquilibre qui peuvent survenir au cours de la vie du dabétique, instaurer et suivre une insulinothérapie.
Le diabétologue est au fait des dernières nouveautés en matière d’auto surveillance glycémique, de matériel injecteur d’insuline, et des nouveaux médicaments pour le diabète et ses complications.
De plus en plus de diabétologues acceptent un contact téléphonique régulier avec leurs patients entre deux consultations pour optimiser l’équilibre en fonction des résultats de l’auto surveillance.
Ils participent aussi à la mise en place des réseaux de soins en collaboration avec les médecins généralistes et les autres intervenants du diabète.
Une consultation au moins annuelle d’un diabétologue est souhaitable pour tout diabétique, à un rythme plus rapproché en cas d’insulinothérapie.
les malaises du diabétique
Tout au long de sa vie, le diabétique peut connaître différents types de malaises. Au début de la maladie, il peut se sentir très fatigué avec une envie de boire et d’uriner fréquente, il ne sait pas encore qu’il est diabétique mais s’il est à risque, un dosage de la glycémie par le médecin s’impose le plus rapidement possible.
Chez le diabétique connu, différents incidents ou accidents peuvent apparaître.
Le malaise hypoglycémique est le plus fréquent chez le diabétique traité par les sulfamides hypoglycémiants, moins avec les glinides et surtout chez les patients traités par insuline.
L’hypoglycémie est un manque de sucre dans le sang qui peut survenir dans plusieurs circonstances : manque d’alimentation (repas sauté ou trop léger), activité physique très importante, prise de boissons alcoolisées, excès de médicament hypoglycémiant et/ou d’insuline.
Toutes ces circonstances favorisent la baisse du taux de sucre dans le sang et la survenue de malaises. Ces malaises se traduisent par une paleur, transpiration parfois très abondante, battements du cœur qui s’accélèrent, sensation de faim, de vertiges, troubles de la vue, sueur, irritabilité, nervosité pouvant aller jusqu’à une perte de connaissance totale avec parfois des mouvements convulsifs. Ces mouvements convulsifs peuvent avoir tous les aspects d’une crise d’épilepsie : morsure de la langue, perte d’urine, les yeux révulsés…
Ces anomalies sont rarement toutes associées et chacun peut ressentir différemment les signes d’hypoglycémie. Généralement chez une personne donnée les signes annonciateurs sont souvent identiques.
Lorsque les premiers signes d’hypoglycémie apparaissent, le diabétique ne doit pas se poser de question et manger ou boire des aliments sucrés : biscuit, sucre blanc, boisson sucrée (mais surtout pas des boissons light !). Si la personne n’est plus consciente, une injection de GLUCAGON peut être réalisée par l’entourage (toutes les personnes traitées par insuline doivent avoir du GLUCAGON à leur domicile) ou par le médecin. Une aide médicale peut être nécessaire. L’injection de glucose par voie intra-veineuse ou perfusion, permet très rapidement de ramener le sujet à une conscience normale sans séquelle.
Certains médicaments peuvent favoriser le risque d’hypoglycémie (antibiotique, médicaments anticoagulants, aspirine, anti-inflammatoire).
Un autre type de malaise peut survenir chez le diabétique très déséquilibré : c’est le coma acidocétosique. Il s’agit d’un diabétique ayant un déficit très important en insuline. Ce coma peut révéler le diabète ou survenir à diverses occasions : absence de prise de traitement, repas très importants, médicaments associés…
La personne boit et urine énormément, a des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et est déshydratée. Elle présente des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma.
Si le sujet est diabétique connu, le diagnostic peut être facilement évoqué. Dans le cas contraire, c’est à l’hôpital, dans le service de réanimation qu’il est fait. Ce coma nécessite une hospitalisation d’urgence.
Il est important lorsque l’on est diabétique d’avoir sur soi une carte indiquant le diabète, les mesures à prendre et les personnes à prévenir.
ne pas perdre la vue
Les complications du diabète peuvent être évitées ou retardées en ayant un contrôle rigoureux de la glycémie (ou taux de sucre). Ce contrôle nécessite des mesures alimentaires, de lutte contre la sédentarité et surtout d’accompagnement médicamenteux ou d’insuline.
Un meilleur contrôle glycémique même s’il n’est pas encore parfait, permet de diminuer d’environ 40 % le risque de maladie au niveau des yeux ou des reins d’après une célèbre étude anglaise publiée ces dernières années chez des diabétiques de type 2(UKPDS).
Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour que la glycémie soit le plus près possible de la norme en évitant les hypoglycémies.
Un bon moyen de surveillance de la qualité de l’équilibre glycémique à moyen terme est le dosage de l’hémoglobine glyquée.
Certaines complications peuvent être prévenues de manière plus spécifique par un dépistage précoce et la mise en route de thérapeutiques adaptées. C’est le cas de la rétinopathie diabétique.
La rétinopathie est une atteinte des yeux qui concerne plus de la moitié des diabétiques après 15 ans d’évolution de la maladie. C’est la première cause de cécité dans nos pays.
Il existe plusieurs stades dénommés rétinopathie non proliférante pour les moins graves qui se traduit par une baisse de la vision jusqu’à la rétinopathie proliférante qui peut entraîner un décollement de rétine, un glaucome et une cécité.
Le dépistage systématique de ces lésions permet de les traiter et d’éviter les stades les plus graves. C’est pourquoi il est extrêmement important pour chaque diabétique d’avoir tous les ans un examen ophtalmologique.
Il faut savoir que pour tout examen du fond d’œil, une dilatation par un collyre est nécessaire ce qui peut entraîner un trouble de la vision gênant la conduite automobile. Lorsque l’on va faire un examen du fond d’œil, il est préférable d’être accompagné et de ne pas conduire après.
L’examen ophtalmologique peut être complété en cas de doute d’une radiographie dite angiofluorographie.
L’ophtalmologue injecte un produit jaune qui colore les vaisseaux de la rétine. Il fait ensuite des photographies, les agrandit, ce qui permet de dépister de toutes petites lésions. En cas de lésion, le colorant passe à travers la paroi des vaisseaux.
La découverte de ces petites anomalies permet leur correction par un traitement adapté : la photocoagulation laser. Le laser « brûle » les premières lésions et évite qu’elles ne se développent et donc qu’elles entraînent une cécité. Il s’agit d’un traitement préventif de la rétinopathie proliférante qui permet d’éviter de devenir aveugle.
D’autres techniques de dépistage se developpent, c’est le cas de la photographie rétinienne qui peut être interprétée à distance par un ophtalmologiste.
préserver les reins
Le dépistage de l’atteinte des reins doit être régulièrement effectuée (au moins une fois par an) car il existe des moyens de la retarder. L’atteinte des reins est totalement indolore. Le « mal de reins » souvent évoqué est en fait un mal de dos du à des atteintes des vertèbres.
Le dépistage se fait par une prise de sang qui dose la créatinine. Il s’agit d’une substance présente dans le sang qui s’y accumule lorsque le rein ne fonctionne pas assez. Son taux (valeur de la créatinine) doit être inférieur à 14 mg/l .
En cas de doute, on peut apprécier la « clairance de la créatine ». C’est la vitesse d’élimination de la créatinine. Lorsque le rein fonctionne mal, la clairance est diminuée. On parle d’insuffisance rénale pour une valeur inférieure à ……
En cas d’élévation de la créatinine, ou de diminution de la clairance de la créatinine, un contrôle strict de la pression artérielle (la tension) , des apports liquidiens (pas plus d’un litre par jour, voir moins) et en sel est nécessaire. Si les mesures alimentaires ne suffisent pas, la prescription de traitements (notamment diurétiques) s’impose.
Un autre dosage est demandé au moins de manière annuelle par le médecin : le dosage de micro-albuminurie. Il s’agit de la détection dans les urines de petites quantités d’albumine qui apparaît plusieurs années avant que le rein ne se détériore de manière plus importante. La détection d’une micro-albuminurie permet au médecin d’envisager un traitement préventif de la néphropathie diabétique par des médicaments essentiellement utilisés par ailleurs pour leurs propriétés anti-hypertensives. Ce traitement peut être prescrit même en l’absence d’hypertension artérielle.
Le contrôle annuel voire pluri-annuel de la créatinine et de la micro-albuminurie sont donc indispensables pour éviter et retarder l’évolution vers l’insuffisance rénale. Au stade avéré d’insuffisance rénale, une dialyse est alors nécessaire ou une greffe de rein souvent couplée à la greffe du pancréas. Reste le problème crucial de manque de donneur d’organe, la double greffe permet pourtant au diabétique de retrouver une fonction rénale voire une fonction pancréatique normale et d’arrêter la plupart du temps, les injections d’insuline chez ceux qui sont traités par insuline.
La surveillance des reins est donc fondamentale chez les diabétiques. Même en l’absence de douleur ou de signe (ils sont très tardifs comme les oedèmes des jambes), un dosage au moins annuel de la créatinine et de la microalbuminurie s’imposent.
Pour prévenir l’atteinte des reins, deux impératifs : normaliser la tension et la glycémie. Tout mauvais fonctionnement des reins impose la plus grande prudence dans l’utilisation des médicaments, y compris ceux du diabète. Il est préférable de passer à l’insuline si ce n’est pas déjà le cas.
nerfs et dents ; deux autres cibles du diabète à protéger
L’atteinte des nerfs ou neuropathie diabétique peut se manifester de manières différentes et concerner de nombreux organes : jambes, muscles, estomac, nerfs sexuels…
Au niveau des membres inférieurs, le patient présente des troubles de la sensibilité à la douleur et à la chaleur et parfois de violentes douleurs.
Le médecin peut dépister ces troubles par un test au diapason. Le diapason qui vibre et est posé sur la zone explorée est mal perçu par les diabétiques. Un autre test maintenant plus utilisé surtout au niveau du pied est le test du filament. Le médecin il pose un fil en nylon semi rigide sur le pied du patient diabétique. Il le ressent moins que le patient non diabétique. Ceci permet de suspecter une atteinte neurologique. D’autres examens peuvent être alors demandés à un neurologue : mesure de la vitesse de conduction nerveuse, electro myogramme…
Chez les personnes ayant une atteinte neurologique, des vitamines B peuvent être utiles ainsi que des médicaments permettant de diminuer les douleurs. Ces personnes sont également plus à risque de développer des problèmes au niveau des pieds. Les soins des pieds doivent être particulièrement vigilants chez elles et elles peuvent bénéficier de chaussures orthopédiques et/ou de semelles. En cas d’atteinte musculaire liée à la neuropathie, une kinésithérapie peut être nécessaire.
La neuropathie peut également se manifester par des troubles digestifs avec un estomac qui tarde à se vider. Ceci peut entraîner un inconfort mais également des diarrhées et une inefficacité accélérée ou retardée des médicaments qui dépendent de la vidange de l’estomac.
Lorsque la neuropathie concerne les nerfs sexuels, elle peut entraîner ou agraver une impuissance.
Face à un début de neuropathie diabétique, il est fondamental d’avoir un équilibre glycémique le plus parfait possible en employant tous les moyens nécessaires et ce peut être une raison pour passer sous insuline afin d’avoir un équilibre optimal.
les dents
Un diabète déséquilibré peut entraîner une plus grande susceptibilité aux infections gingivales et dentaires et inversement, une infection dentaire peut entraîner un déséquilibre du diabète.
Le diabétique est plus fragile et plus sensible aux infections. Les caries sont provoquées par des bactéries qui prolifèrent plus volontiers chez les personnes diabétiques. Les soins bucco-dentaires sont plus que chez toute autre personne indispensables avec un brossage régulier des dents au moins 3 minutes après chaque repas.
Les sucreries doivent être limitées et suivies d’un brossage dentaire. Une visite au moins deux fois par an systématique chez le dentiste s’impose en lui signalant la présence du diabète.
Avant toute anesthésie, il doit se mettre en rapport avec le médecin traitant.
Toute lésion dentaire doit être traitée et la mise en place de prothèse être adaptée avec une surveillance régulière.
le diabète c’est aussi le pied
Le diabétique a des pieds particulièrement fragiles.
Cette fragilité peut s’expliquer par l’atteinte des nerfs : le diabétique sent moins la douleur et peut donc se blesser plus facilement.
Le pied à tendance à se déformer car la moindre sensibilité des terminaisons nerveuses, lui donne une mauvaise adaptation au terrain lors de la marche. Des cals et des durillons peuvent apparaître sous lesquels une lésion peut se développer.
Le diabétique a une circulation sanguine moins bonne et à la moindre blessure aura beaucoup de mal à cicatriser. Il est aussi plus sensible aux infections et la moindre plaie risque de s’infecter très rapidement aggravant les choses.
Pour toutes ces raisons, un soin quotidien est fondamental pour les pieds d’une personne diabétique.
Les pieds doivent être examinés et lavés chaque jour. On doit regarder dessus-dessous, entre les orteils en s’aidant éventuellement d’un miroir ou d’une tierce personne. Le pied doit être lavé à une eau tiède, pas chaude. Il est fondamental de mettre la main systématiquement dans l’eau afin de vérifier qu’elle ne soit pas trop chaude car la neuropathie qui peut siéger au niveau du pied rend parfois la perception de la température difficile et expose au risque de brulure. Il ne faut pas rester trop longtemps dans l’eau (moins de 5 minutes), laver le pied avec un savon de Marseille, en rinçant et surtout en séchant avec soin. L’opération doit être répétée plusieurs fois dans la journée si la personne a tendance à transpirer régulièrement.
Il faut être très vigilant pour couper les ongles des doigts de pieds. Si on a la moindre difficulté à le faire, il faut confier ce soin à un pédicure ; il est souhaitable de voir régulièrement un pédicure qui permet de soigner les durillons, les cors et couper de manière adaptée les ongles.
En aucun cas, il ne faut utiliser soi-même de bistouri ou de lame de rasoir pour couper les durillons. Préférez une pierre ponce ou des petits appareils de pédicurie disponibles dans les grands magasins ou les magasins spécialisés.
Les chaussettes doivent être en fibres naturelles, coton ou laine, ne pas être serrées ni trop grandes pour éviter les plis.
Les chaussures sont adaptées suffisamment grandes ne serrant pas le pied, souples et confortables. Il faut vérifier régulièrement qu’il n’y ait pas dans la chaussure un élément étranger tel qu’une punaise, une pointe, un simple caillou ou du sable.
Le diabétique doit toujours porter ses chaussures et ne jamais marcher pieds nus. C’est particulièrement vrai l’été sur les plages où il doit porter des sandales et éviter de se blesser avec des petits coquillages ou des objets présents dans le sable.
Il est souhaitable d’avoir plusieurs paires de chaussures. En cas de déformation du pied, des chaussures orthopédiques peuvent être indispensables.
Il faut demander systématiquement à son médecin de vérifier régulièrement les pieds afin de détecter la moindre lésion et voir s’il est nécessaire de porter des semelles orthopédiques. La moindre plaie même d’apparence bénigne doit être montrée au médecin systématiquement.
Il faut savoir qu’une lésion du pied est très longue à cicatriser et peut conduire à l’amputation d’un orteil ou du pied voire de la jambe. La présence de la moindre lésion du pied impose un équilibre glycémique parfait et souvent le passage sous insuline même de manière temporaire.
garder bon coeur
La principale cause de décès d’une personne diabétique est l’infarctus du myocarde. Celui-ci est favorisé par l’hyperglycémie chronique (excès de sucre dans le sang) mais également d’autres anomalies associées en particulier au niveau des graisses avec un excès de mauvais cholestérol et une diminution du bon cholestérol et souvent un excès de triglycéride.
Le diabétique est souvent hypertendu ce qui est aussi un facteur de risque d’avoir un infarctus du myocarde.
Pour éviter tous ces problèmes, il convient d’être très rigoureux sur l’équilibre glycémique mais également de normaliser son taux de cholestérol par l’alimentation et si nécessaire avec un traitement médicamenteux.
Les études démontrent que les traitements médicamenteux du cholestérol sont aussi efficaces chez les diabétiques que chez les non diabétiques et diminuent d’environ 30 % le risque de faire un infarctus du myocarde.
Le contrôle de la pression artérielle est fondamental à la fois pour éviter une lésion des reins, des yeux mais aussi l’infarctus du myocarde.
Une activité physique régulière et un traitement de l’ensemble des facteurs de risque permettent de diminuer celui d’avoir un infarctus du myocarde.
L’un des principaux facteurs de risque est le tabagisme. Tout diabétique devrait arrêter immédiatement de fumer car il aggrave considérablement le risque d’avoir une atteinte d’artérite des membres inférieurs et donc d’amputation et celui d’infarctus du myocarde sans parler des risques communs à toute personne fumeuse : cancer du poumon.
le dictionnaire du diabète
Acétone : l’acétone est une substance qui apparaît dans le sang puis dans les urines lorsque l’organisme n’est plus capable d’utiliser le glucose en raison d’un manque d’insuline. La présence d’acétone est un signal d’alerte pour le diabétique.
Acidocétose : déséquilibre très important du diabète avec une élévation majeure du taux de sucre et d’acétone entraînant un risque de coma.
Agoniste GLP 1 : médicament injectable utilisé dans le traitement du diabète qui permet de réduire le taux de sucre en favorisant la production par le pancréas d’insuline et en diminuant la libération de sucre par le foie
Artérite : lésion des artères qui se bouchent progressivement. L’artérite peut conduire à une amputation lorsqu’elle concerne les jambes.
Auto-surveillance : technique permettant de déterminer soi-même le taux de sucre ou d’acétone dans le sang ou les urines.
Biguanide : médicament anti-diabétique qui améliore les performances de l’insuline produite par le corps.
Cholestérol HDL : « bon cholestérol » qui « nettoie » les artères.
Cholestérol LDL : « mauvais cholestérol » qui « encrasse » les artères.
Créatinine : est un marqueur de la fonction rénale dosé dans le sang. Lorsque la créatinine s’élève le rein fonctionne moins bien.
Fond d’œil : examen qui doit être fait tous les ans chez les diabétiques pour détecter des lésions ophtalmologiques.
Glinides : classe thérapeutique utilisée dans le diabète de type 2 pour stimuler la secrétion d’insuline essentiellement au moment des repas.
Glucose : le glucose est un sucre qui apporte l’énergie indispensable à l’organisme. Le cerveau ou les globules rouges ne peuvent fonctionner sans glucose. Il est présent dans certains aliments sucrés et dans tous les féculents. Il est aussi fabriqué par le foie. Son utilisation est sous le contrôle de l’insuline.
Glycémie : la glycémie est le taux de glucose (ou sucre) dans le sang.
Hémoglobine glyquée : paramètre sanguin permettant d’apprécier l’équilibre du diabète sur les deux derniers mois.
Hypoglycémie : chute du taux de sucre dans le sang.
Index glycémique : capacité d’un aliment à augmenter la glycémie (taux de sucre) dans l’organisme après son absorption.
Inhibiteur des enzymes digestives : classe thérapeutique utilisée dans le diabète de type 2 pour réduire l’absorption des sucres après les repas.
Inhibiteur DPP IV : classe de médicament qui permet de baisser le taux de sucre (glycémie) en favorisant la production par le pancréas d’insuline et en diminuant la libération de sucre par le foie.
Insuline : l’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas qui permet de stocker le glucose dans différentes organes et d’éviter que la glycémie s’élève. Il s’agit aussi d’un médicament injectable permettant de réduire le taux de sucre.
Insulino-résistance : état de moindre sensibilité du corps à l’action de l’insuline qui entraîne à terme un épuisement du pancréas et un risque de diabète.
Lecteur de glycémie : petit appareil automatique permettant de déterminer soi-même le taux de glycémie.
Lipides : graisses présentes dans les aliments ou que l’on retrouve dans le sang.
Micro-albuminurie : paramètre urinaire permettant d’évaluer la fonction rénale
Néphropathie : atteinte des reins.
Neuropathie : atteinte des nerfs.
Pancréas : le pancréas est une glande essentielle à la digestion. Il fabrique des enzymes qui permettent de digérer les aliments dans l’intestin et des hormones telle que l’insuline pour mieux les assimiler.
Rétinopathie : atteinte des yeux.
Stylo-injecteur : appareil permettant d’injecter de manière quasi-indolore l’insuline.
Sulfamides hypoglycémiants : classe thérapeutique d’anti-diabétique oral permettant de stimuler la fabrication de l’insuline par le pancréas.
Transaminases : paramètre sanguin permettant d’évaluer la fonction du foie. Lorsque les transaminases sont élevés le foie fonctionne mal.
Triglycérides : graisses présentes dans le sang qui en trop grande quantité peuvent provoquer une pancréatite (inflammation du pancréas) et favoriser l’infarctus du myocarde.