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Peut-on encore consommer des plats préparés et faire confiance à l’industrie alimentaire ?
Le nouveau scandale de la viande de cheval qui s’est faite passer pour du bœuf interpelle à juste titre les consommateurs que nous sommes. Devons nous encore faire confiance à l’industrie alimentaire ?
Près d’un anglais sur trois déclare ne plus vouloir acheter de plat préparé et la méfiance s’est aussi emparée des consommateurs français. Est elle justifiée ? lorsque l’on voit à la télévision le « minerai » de viande, bloc composé d’un mélange de chairs, cartilages et autres morceaux qu’aucune personne n’irai spontanément acheter, on peut avoir des doutes.
C’est aller un peu vite et oublier que si on ne parle (presque) plus de sécurité alimentaire aujourd’hui dans notre pays c’est grâce à une législation française et communautaire certes exigeante mais efficace. L’industrie agro alimentaire joue le jeu et en France aujourd’hui nous avons deux cent fois moins d’infections toxi alimentaires qu’aux Etats Unis. Celles ci tuent silencieusement des dizaines de milliers de personne dans ce pays qui n’a pourtant pas la réputation d’être sous développé.
La fraude à laquelle nous assistons aujourd’hui est un phénomène vieux comme le monde qui heureusement ne met pas en danger notre santé. Nous sommes loin des huiles espagnoles frelatées des années 1980, du lait à la dioxine belge ou de la mélanine dans le lait chinois l’an passé qui eux ont tué ou handicapé des milliers de personnes.
Si ces plats préparés ne sont pas dangereux pour la santé, sont ils bons ? Globalement on note pour les grandes marques une amélioration sensible sur le plan nutritionnel : moins de sel, moins de gras, meilleure qualité globale des aliments, recettes de grands chefs. Mais comment espérer avoir des aliments de choix lorsque l’on achète un plat préparé à moins de trois Euros ? C’est impossible ! Que pouvez vous faire dans votre cuisine avec une telle somme ?
Soyons donc raisonnables et acceptons de payer le juste prix à l’agriculteur qui malgré un labeur quotidien est soumis à une pression des prix insupportable l’obligeant à rogner sur l’essentiel, acceptons le juste prix pour des ingrédients de qualité, privilégions la proximité, la saisonnalité et surtout apprenons à mieux gérer les quantités de nos achats. Nous jetons en moyenne 30% de nos achats alimentaires.
Entre la production et la consommation réelle, plus de 60% sont perdus ou jetés. C’est largement plus que ce qu’il faudrait pour nourrir les sept milliards d’habitants de la planète. La prise de conscience se fait progressivement et nous allons vers un modèle de consommation plus responsable privilégiant la qualité à la quantité et une fois encore l’industrie alimentaire a un rôle majeur à jouer.
Donc je vais continuer à manger des plats préparés de l’industrie mais aussi de mon traiteur, et je serai peut être un peu plus vigilant sur leur qualité en y mettant le prix.
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