Thyroïde : allons nous manquer de médicaments ?

Les patients atteints de maladie de la glande thyroïde sont soumis à un stress important pour se procurer leur médicament quotidiennement indispensable.

Cet été c’est le LEVOTHYROX, traitement star de l’hypothyroïdie mais aussi de certains nodules ou cancers qui a manqué quelques semaines pour certains dosages. Il n’y a pas eu de conséquences car on coupant en deux ou quatre certains comprimés on arrivait à trouver le bon dosage, mais ce ne fut pas toujours simple. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre.

Par contre nous manquons d’un autre médicament le NEOMERCAZOLE qui traite les hyperthyroïdies. Ceci se traduit par un emballement de la glande thyroïde avec une fatigue extrême, un amaigrissement, une nervosité et un risque cardiaque important.

Il semblerait qu’il y ait un problème d’approvisionnement en matières premières. Les conséquences en furent dans un premier temps un désagrément pour courir d’une pharmacie à une autre afin de tenter de trouver une boite dans un fond de tiroir. L’étape suivante fut de constater le manque et la quasi impossibilité de trouver le médicament. Il a donc fallu changer de traitement ce qui est loin d’être simple car le traitement de l’hyperthyroïdie et de ses conséquences est un équilibre subtil difficile à trouver. Le changer induit une nouvelle période d’instabilité.

Le traitement alternatif, peu prescrit habituellement a vu un afflux de prescriptions face auxquelles les chaines de production ont du mal à faire face. Certaines pharmacies en manquent déjà et on s’attend à un effet domino. Il faut trouver rapidement une solution car il ne reste plus qu’une molécule de maniement complexe.

Pourquoi cette situation ? En fait, plusieurs explications techniques ou politiques ou les deux. Les fabriquants on concentré leurs sites de production sur un ou deux sites dans le monde, essentiellement en Asie et dès qu’il y a un grain de sable soit en approvisionnement en matières premières soit technique, tout se grippe avec une réaction en chaine. L’autre fait est que la mondialisation s’amplifiant aussi dans ce domaine, la loi de l’offre et la demande peut pousser les industriels à privilégier les marchés les plus solvables et rémunérateurs, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui pour la France. Par exemple le prix du LEVOTHYROX est très bas en France, 4 centimes par jour soit 30 fois moins qu’un traitement quotidien contre le cholestérol.  Il est donc tentant pour l’industriel de servir en priorité les clients meilleurs payeurs et la demande est très forte, en particulier en Chine.

Tout ceci est loin d’être un cas isolé ou spécifique à la thyroïde. Pour la Présidente du conseil de l’ordre des pharmaciens, en septembre 2013,  539 médicaments ont été manquants pour diverses raisons. Le phénomène s’emballe, les ruptures d’approvisionnement ayant été multipliées par 8 entre 2008 et 2013. Un débat devrait s’engager sur notre sécurité sanitaire en terme d’accessibilité et d’indépendance, car ce peut être une arme redoutable.

D’ici là bon courage pour le parcours du combattant que doivent subir les patients atteints d’hyperthyroïdie !

conf roumanie bis

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